La région de Kasserine dispose d’importantes ressources hydrauliques estimées à 271 millions de mètres cubes par an, dont 140 millions de mètres cubes d’eaux souterraines et 131 millions de mètres cubes d’eaux de ruissellement, outre l’existence de 29 nappes de surface dont 2 communes avec les régions du Kef et de Sidi Bouzid et 29 nappes phréatiques, selon un document du commissariat régional de développement agricole.
La même source indique que le secteur des ressources hydrauliques connaît plusieurs difficultés dont essentiellement la surexploitation de certains réservoirs souterrains sachant que la région a connu au cours des dix dernières années la création de plus de 1000 puits privés et environ 115 puits publics, ce qui a épuisé les ressources disponibles dans plusieurs réservoirs et engendré la baisse du niveau des eaux et la faiblesse du rendement des puits.
Avec l’entrée en service des puits programmés en 2012 et 2013, le volume d’exploitation des réservoirs souterrains profonds serait de 124 millions de mètres cubes. Le document a également évoqué le problème de l’exploitation anarchique de certains groupements hydrauliques créant des conflits entre les différents bénéficiaires.
Il s’agit aussi de l’augmentation des demandes pour la création de puits publics et privés et de la prolifération du phénomène de creusage anarchique notamment dans les délégations de Sébiba et Foussana.
Dans ce contexte, le document souligne la nécessité de renforcer le contrôle des biens publics et de coordonner les efforts pour lutter contre l’exploitation des eaux polluées pour l’irrigation et mettre fin au creusage anarchique, outre la programmation de nouveaux puits uniquement pour l’eau potable et non pour l’irrigation.
Il recommande également l’adoption d’un tarif préférentiel dans les groupements hydrauliques réservés à l’eau potable et le renforcement des projets de raccordement individuels ainsi que la généralisation des compteurs et la garantie du suivi du développement du niveau des nappes phréatiques et la salinité des eaux et ce, à travers la réalisation de nouveaux puits de contrôle et leur équipement par des unités de mesure instantanées.
Il s’agit également de renforcer l’étude des nappes phréatiques à travers l’utilisation des modèles mathématiques en coordination avec les structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’amélioration de la qualité des eaux traitées pour les exploiter dans l’irrigation et la création dans les plus brefs délais, de stations de traitement dans les différentes régions.