Une Peugeot 308 le 6 mars 2014 (Photo : Sebastien Bozon) |
[02/04/2014 17:39:03] Châteauroux (AFP) Le tribunal de commerce de Châteauroux (Indre) a constaté mardi la cessation de paiements de l’entreprise Française de roues, le dernier fabricant français de roues de voitures, et l’a placée en redressement judiciaire, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
La mesure est assortie d’une période d’observation de six mois.
L’entreprise, contrôlée depuis 2010 par l’industriel indien Deltronix, n’a pas obtenu l’étalement de ses charges fiscales et sociales auprès de l’Urssaf et du Comité des chefs de services financiers (CCSF), l’organisme représentant différents créanciers publics. Dans son jugement, le tribunal estime le total des dettes exigibles à près de 2,5 millions d’euros.
Ce jugement intervient alors que Française de roues, qui emploie 381 salariés dans son usine de Diors (Indre), disposait de perspectives commerciales “satisfaisantes” selon des sources concordantes. Le mois de mars a dépassé les prévisions, en raison notamment des succès de la Peugeot 2008 et du Renault Captur. Avril sera conforme au plan de charges et de fortes hausses sont envisagées à partir de juin.
A tel point que l’industriel prévoit la création d’une quatrième équipe en production. “Nous devrions récupérer des volumes d’un confrère allemand en manque de capacité”, a indiqué une source interne à l’entreprise.
“Volkswagen avait fait confiance à Française de roues, qui devait fournir des roues à partir de 2015. Cette nouvelle situation juridique pourrait les dissuader”, déplore Me Gilles de Boisesson, avocat de l’actionnaire indien, qui, par ailleurs, se disait prêt à injecter un million d’euros dans la trésorerie de l’entreprise.
Le dernier exercice publié par Française de roues, en 2012, fait état d’un recul des ventes de 9%, à 73,4 millions d’euros, et d’une perte nette d’1,2 million. Depuis un an, l’effectif a été ramené de 460 à 381 salariés au sein de cette ancienne filiale de Montupet.