Les professionnels de la filière laitière demandent, dans un communiqué publié vendredi 4 avril, la clarification des responsabilités et à ce que les dégâts soient supportés de manière équitable en cas de déperdition de quantités de lait.
Au cours d’une réunion tenue mercredi 2 avril, en présence des représentants de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), de la Chambre syndicale nationale de l’industrie du lait et ses dérivés et la Chambre nationale des centres de collecte de lait, relevant toutes les deux de l’Union tunisienne de l’agriculture, du commerce et de l’artisanat, d’optimiser les capacités de séchage du lait.
Dans ce cadre, ils ont ajouté qu’il y a lieu de régler la situation du séchage du lait en 2011, 2012 et 2013 et la mise en place d’une stratégie de travail pour l’année 2014. Ils ont recommandé l’adoption d’un programme urgent visant l’exportation d’au moins 15 millions de litres/an pour une période de 5 ans, afin de permettre aux entreprises exportatrices de fixer leurs programmes.
Comme il y a lieu de conclure des contrats et de permettre une exportation continue pour conquérir et fidéliser les marchés. Ces demandes interviennent suite aux graves difficultés que traverse le secteur laitier à tous les niveaux.
Le document met l’accent sur la non réactivation des mécanismes mis en place pour la régulation du secteur dont le stockage du lait stérilisé, l’exportation et le séchage du lait pour leur permettre de jouer leur rôle en termes de valorisation de la production et de préservation de ses équilibres.
Ils estiment que la priorité a été accordée au stock de régulation tandis que l’exportation n’a pas été adoptée en tant que mécanisme stratégique et a été appliquée d’une manière conjoncturelle, lit-on dans le communiqué.
En outre, ils soulignent dans leur communiqué la dégradation de l’efficience du système de séchage causée par l’intervention de l’administration dans ses activités pendant plusieurs années et puis l’arrêt de son activité.
Ils insistent sur l’impact négatif du retard de publication des textes relatifs à la prime accordée dans le domaine du séchage ainsi que celui enregistré au niveau du décaissement de la prime aux bénéficiaires sur les équilibres financiers de l’unité de séchage et les centrales adhérant au programme de séchage.
Les différentes parties concernées (présidence du gouvernement et ministères concernés) ont été informées officiellement de la gravité de la situation depuis octobre 2013, a ajouté le communiqué. Le taux de refus par les centrales laitières du lait collecté a atteint 10%, soit 200 mille litres de lait par jour, “ce qui constitue un coup dur pour le système de production et une grave saignée des capacités des petits éleveurs”.
L’organisation agricole recommande aux parties gouvernementales intervenantes de ne pas restreindre l’exportation du lait industrialisé et d’ouvrir davantage d’opportunités d’exportation, pour le moment perdues, vers des pays voisins. L’UTAP a cité, dans ce cadre, la Libye, qui est le premier pays importateur de lait en Afrique, et l’Algérie qui occupe la deuxième place au plan mondial, en matière d’importation de lait. Des producteurs de lait ont déversé des quantités importantes de lait, suite au rejet de leurs productions par les centrales laitières au cours de cette période de haute lactation.