A la mi-janvier 2014, Talan, le groupe français co-fondé par Mahdi Houas avec des associés français -spécialisé dans le conseil et l’assistance dans les métiers liés aux systèmes d’information et à l’intégration des nouvelles technologies-, a finalisé l’acquisition de Newside, une société de conseil et de services anglo-française spécialisée dans le secteur de la finance.
Cette société, fondée en 2007 (60 collaborateurs pour 6,5 millions d’euros de CA en 2013, présente depuis 2010 à Hong Kong), aide à améliorer et à maintenir les systèmes d’informations de ses clients.
Cette acquisition est la troisième en trois ans (Asset Technology en 2012 et Cereza en 2013). Cette stratégie de croissance –à un taux à deux chiffres-, entamée depuis le retour de Mehdi Houas aux commandes, après son expérience de ministre dans le gouvernement Béji Caïd Essebsi, est loin d’être terminée. Car le président de Talan et ses associés nourrissent une immense ambition pour leur groupe et entendent lui faire franchir trois paliers au cours des huit prochaines années.
Après avoir franchi la barre des 50 millions d’euros en 2012, Talan voudrait porter son chiffre d’affaires à 100 puis à 200 millions d’euros successivement en 2014 et en 2016. Le groupe voudrait ensuite s’introduire alors en Bourse pour se donner les moyens d’atteindre le pallier permettant, selon le mot de Mahdi Houas, de «faire de Talan une force en France et en Europe et la stabiliser comme référence dans son activité»: 1 milliard d’euros. Ce serait, d’après notre interlocuteur, pour 2020-2022.
Pour atteindre ces objectifs, Talan, un groupe indépendant et qui, selon son président, entend le rester, doit avoir un niveau de rentabilité élevé. Et c’est le cas, puisque le petit poucet qui monte a une rentabilité à deux chiffres. «Alors que la moyenne dans notre secteur se situe dans une fourchette de 2 à 6%, Talan fait du 25%», souligne Mehdi Houas. Une partie de cette croissance se fait déjà et de plus en plus à l’avenir à Tunis – d’ici deux ans, cet ensemble devrait réaliser 20% du chiffre d’affaires (soit 20 millions d’euros) du groupe- où le groupe est présent depuis 2006 et est en train de développer une importante force de frappe en vue de concurrencer l’Inde sur les projets de taille moyenne –jusqu’à 3.000 jours/hommes et une équipe de 20 à 30 personnes- en matière de refonte des processus métiers et des systèmes d’information.
A cet effet, le groupe français a récemment créé une cinquième filiale à Tunis (Talan Tunisie, qui s’ajoute à Talan Tunisie International, ERCO Consulting, Blue Med Innovation et Blue Med Finance). En outre, les effectifs de la base arrière tunisienne devraient passer de 150 personnes actuellement à 500 d’ici 2016. Sur les 300 recrutements prévus en 2014, 100 se feront à Tunis.
Talan teste d’ailleurs depuis un peu plus d’un an en Tunisie une formule –baptisée «One day in Tunis»- destinée à séduire une clientèle jusqu’ici acquise à l’Inde. Mehdi Houas emmène un patron passer une journée à Tunis pour prendre connaissance des capacités de la base tunisienne de Talan et y discuter de ses projets sur place. Le président de Talan décolle avec son invité de Paris à 8 heures du matin. Le quartier général de Talan ayant été volontairement basé à quelques centaines de mètres de l’aéroport de Tunis-Carthage, une première réunion de deux heures peut débuter à 10h30. Après un déjeuner et une partie de golf hors de la capitale, Mehdi Houas et une deuxième réunion à 17h, Mehdi Houas et son invité reprennent l’avion pour Paris à 19h. «La formule a déjà séduit plusieurs patrons de grands groupes», assure le président de Talan.