Des équipes de travail seront formées afin d’identifier des solutions efficientes aux difficultés qui freinent le développement du secteur des engrais chimiques. C’est ce qu’a annoncé, lundi 7 avril, la ministre du Commerce et de l’Artisanat, Nejla Harrouch, lors d’un atelier de travail portant sur le secteur des engrais en Tunisie, ajoutant que ces équipes seront composées de représentants des ministères de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie, ainsi que de représentants des professionnels et intervenants dans le secteur.
Mme Harrouch a appelé à maîtriser la distribution de ces produits subventionnés aux agriculteurs à des prix étudiés.
Il s’agit, également, de lutter contre la contrebande des engrais chimiques utilisés à des fins qui menacent la sécurité du pays.
Le président de la chambre syndicale des importateurs et producteurs des engrais chimiques Khemaies Rhimi a indiqué, dans une déclaration à l’agence TAP, que le ministère de l’Agriculture oeuvre à l’élaboration d’une loi régissant le secteur et ce, avec la participation de toutes les parties concernées. Cette loi, a-t-il avancé, sera ultérieurement présentée à l’Assemblée nationale constituante (ANC).
Les pourparlers ont été entamés avec les ministères de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, de l’agriculture et la douane afin d’appliquer la loi relative au contrôle de l’importation et de la distribution des engrais chimiques (publiée en 2005) du producteur au consommateur, a ajouté Rhimi.
En vertu de cette loi, le fournisseur devrait disposer d’un certificat de fournisseur ainsi que de deux cahiers, le premier portera le visa de l’une des autorités du tutelle (ministères du commerce et de l’artisanat, de l’industrie ou de l’agriculture) et le deuxième le cachet d’un poste de police et des données sur la quantité transportée, son producteur et son acheteur.
La loi impose aussi la présentation d’informations relatives à l’utilisation des engrais chimiques et à leurs détenteurs, outre leur composition, la date de leur production et les méthodes de leur utilisation. Rhimi a appelé à la nécessité de préserver le secteur des intrus, d’aider l’agriculteur à assurer la bonne utilisation de ce produit afin d’améliorer la production, et ce, via l’intensification des opérations de vulgarisation agricole et des contacts directs.
La valeur des quantités d’engrais chimiques importés a atteint, en 2013, environ 50 millions de dinars, contre 30 MDT en 2012, 28 MDT en 2011 et 27 MDT en 2010, selon l’orateur.
Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Zar, a, pour sa part, mis l’accent sur la nécessité d’intensifier la recherche scientifique dans le domaine des engrais chimiques et de moderniser les lois et cadres législatifs régissant le secteur. Il recommande de réduire les impacts de ces produits pour diminuer leurs répercussions sur l’environnement, le sol et l’eau.