Pays émergents, croissance et argent frais : les maîtres-mots de la réussite en Bourse

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à Paris (Photo : Jean Ayissi)

[08/04/2014 12:42:42] Paris (AFP) Quelle est la recette du succès d’une entreprise en Bourse ? Celle qui réunit trois ingrédients clés : présence dans les pays émergents, dynamique de croissance et rentrées d’argent frais, selon une étude du cabinet EY.

L’ex-cabinet Ernst & Young s’est penché sur l’évolution des cours boursiers de 102 sociétés de l’indice SBF 120, de début 2009 à fin 2013, et sur le suivi de ces entreprises effectué par les professionnels de marché.

Cette rétrospective des performances des plus grandes capitalisations boursières françaises permet d’expliquer leur niveau de valorisation en Bourse. Un niveau basé sur des critères précis, loin des accusations d’irrationalité dont le marché peut parfois faire l’objet.

“Cette étude (…) confirme l’idée selon laquelle la valeur d’une entreprise reste liée à ses fondamentaux”, écrit Nicolas Klapisz, l’associé du cabinet qui a dirigé ce travail de recherche.

Dans leurs notes, les analystes financiers privilégient ainsi, selon l’étude, en priorité la présence dans les pays émergents à forte croissance (62%), le recours à la croissance externe (54%) ainsi que la stabilité de l’activité et la récurrence des flux de trésorerie (47%), pour apprécier la valeur future d’une entreprise.

Pour les investisseurs a priori, “une valeur phare sera ainsi une valeur de croissance, ayant une volatilité limitée de ses cash-flows (flux de trésorerie, ndlr)”, souligne l’étude.

Mais au-delà des prédictions d’analystes, les performances réelles des grandes entreprises françaises en Bourse dépendent bien des mêmes critères, selon l’étude.

“La croissance et le risque”

L’examen des cours de Bourse des quatre dernières années montre que le prix de l’action est influencé à la hausse par la part des pays émergents dans le chiffre d’affaires et par la croissance annualisée de l’excédent brut d’exploitation (Ebitda).

En revanche, la volatilité annualisée de l’Ebitda, qui lorsqu’elle est trop forte empêche de générer des flux de trésorerie, influe à la baisse sur le prix d’une action.

“Ainsi, les marchés financiers réagissent positivement à la croissance, mais négativement à une trop forte volatilité. (…) Si les analystes portent une attention particulière à ces éléments, c’est bien parce que le marché les valorise, et inversement”, explique l’étude.

Entre reprise progressive de la croissance et crise des dettes souveraines, la Bourse de Paris a connu des hauts et des bas entre 2009 et fin 2013. Mais “aussi mouvementés aient-ils été ces dernières années, les cours sont donc toujours influencés par la croissance et le risque”, rappelle EY.

Les entreprises qui réussissent sont celles qui s’appuient sur “la solidité d’un modèle économique et surtout sur sa capacité à générer des résultats et des cash-flows de manière pérenne”, conclut l’étude.

Le cabinet relève également que l’embellie boursière à l’oeuvre depuis 2012 profite en priorité à certains secteurs. Les valeurs qui ont la cote sont celles qui touchent au transport/automobile, à la santé, aux produits industriels, aux télécoms et aux biens de consommation.