à Longeville-sur-Mer (Photo : Frank Perry) |
[08/04/2014 17:02:47] Paris (AFP) Les Français se sont rués l’an dernier dans les campings qui ont enregistré une fréquentation record de 108,6 millions de nuitées, après un année de tassement en 2012 ,selon la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air
Malgré la crise, le nombre de nuitées a augmenté de 3 millions, soit 2,66% de plus par rapport à 2012, année de ralentissement après un peu plus d’une décennie de vive croissance .
Le chiffre d’affaires du camping, qui emploie plus de 36.000 salariés en France, a connu une croissance de 120% depuis 2000, pour atteindre 2,2 milliards d’euros en 2013 .
“Nous avons été surpris par ces résultats à cause de la présence de la crise, et parce que nous avions constaté une modération des réservations en début d’année dernière, ce qui nous avait amené à penser que nous allions faire une année en baisse”, a estimé Guylhem Peraud, président de la FNHPA, lors d’une conférence de presse.
La fédération explique ce record par les bonnes conditions climatiques en 2013 favorisant des réservations à la dernière minute, et par le fait que les campings représentent un “excellent rapport qualité-prix en période de crise”.
Les deux tiers des clients de campings en 2013 étaient Français, dans un pays qui concentre 34% des campings européens, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni, selon la FNHPA.
Pour 2014, les réservations sont pour l’instant à la peine, avec une “relative frilosité” sur les mois de janvier et de février que la FNHPA explique par les mauvaises conditions climatiques de ce début d’année.
Le niveau de réservation pour août, qui est le mois le plus demandé en France, est “bon” pour 2014, mais les réservations sont “en retrait” pour le mois de juillet, ce que le syndicat explique par un retard des réservations des Néerlandais, clientèle historique de ce mois.
“L?arrivée de conditions climatiques estivales étant un véritable accélérateur dans l?hôtellerie de plein air, les réservations devraient naturellement augmenter à l?approche des beaux jours”, écrit la Fédération dans un communiqué.
– Baisse des investissements –
Les campings ont mené une stratégie de montée en gamme ces dernières années, investissant dans les piscines, des services comme le wifi, ou encore des équipements locatifs comme des mobil-homes.
Les hébergements en dur ont attiré une nouvelle clientèle à la recherche de confort, qui n’avait jamais séjourné en camping. L’hébergement locatif (cabanes, mobil-homes…) a représenté 53% des nuitées pour la clientèle française en 2013.
Avec la crise, la fédération constate en outre le développement d’un tourisme de “l’hyperproximité”, avec des familles qui réservent à quelques dizaines de kilomètres de chez eux, souvent hors-saison.
“Je suis sur la Côte fleurie, et j’ai par exemple une famille de Lisieux, à 20km, qui a réservé pour le mois d’août”, a dit Joëlle Rohaut, vice-présidente du syndicat et exploitante d’un camping dans le Calvados.
Selon le syndicat, le marché se dirige vers une segmentation, avec une hyperspécialisation des campings – pour les jeunes enfants, pour les ados, vers le tourisme nature ou le confort.
Selon un sondage réalisé par le syndicat, 52% des exploitants pensent toutefois réduire leurs investissements en 2014 pour réaliser de gros travaux, et 46% disent vouloir les réduire dans le parc locatif.
La faible augmentation des prix et la hausse de la TVA de 5,5% en 2011 à 10% en 2014 ont fait baisser les marges des campings, mais la diminution anticipée des investissements s’explique aussi par la plus longue durée de vie des équipements.
Les prix ont très légèrement augmenté en 2013, passant de 93,89 euros à 111,5 euros pour une semaine d’un emplacement pour deux personnes dans un camping une étoile, et de 1.104,61 euros à 1.140 euros pour une semaine d’hébergement locatif pour une famille de 5-6 personnes dans un camping 5 étoiles.