La nouvelle stratégie d’accélération industrielle (2014-2020) présentée au roi marocain Mohammed VI, mercredi à Casablanca, vise essentiellement à augmenter la cadence d’industrialisation au Maroc.
Pour atteindre cet objectif, un Fonds de développement industriel (FDI) sera créé et doté d’une enveloppe de 20 milliards de dirhams (2,5 milliards de dollars). Selon le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, ce fonds d’accompagnement, doté d’une enveloppe financière jamais mobilisée auparavant, permettra au tissu industriel de se consolider, de se moderniser et de développer sa capacité de substitution de produits importés.
A travers le FDI, l’industrie nationale “aura les moyens de ses ambitions, de mise à niveau, de développement et d’internationalisation”, a-t-il dit. Dans ce cadre, M. Elalamy a précisé que six dynamiques sont mises en œuvre pour soutenir la réforme industrielle escomptée, à savoir la mobilisation de 1.000 hectares de foncier publics locatifs, l’engagement du secteur bancaire pour soutenir activement l’industrie et la refonte du système de garantie publique aux PME.
Le ministre marocain a, en outre, fait observer que ce plan s’appuiera sur dix mesures clefs, à savoir la création d’une nouvelle dynamique et d’une nouvelle relation entre grands groupes entreprises locomotives- et PME, le renforcement de la place de l’industrie en tant que pourvoyeur d’emploi majeur, notamment pour les jeunes, et l’optimisation des retombées sociales et économiques de la commande publique via la compensation industrielle.
Le plan marocain d’accélération industrielle 2014-2020, qui prévoit également un suivi des accords de libre-échange (ALE) en cours de négociations, et une surveillance sans relâche du respect des dispositions des ALE existants, l’instauration d’une culture de “Deal Making” dans la poursuite des IDE, et l’amplification de la vocation africaine du Maroc, s’inscrit dans le prolongement de la stratégie Emergence.
Depuis 2005, la politique industrielle du Maroc s’articule autour du plan Emergence renforcé en 2009 par le Pacte pour l’émergence industrielle. Le Pacte National d’Émergence Industrielle, scellé entre le gouvernement et le secteur privé, couvre la période 2009-2015 et offre plus de visibilité aux investisseurs. Il coûte à l’Etat 12,4 milliards de DH, permet de créer quelque 220 000 emplois et doit générer, chaque année, 50 milliards de DH de plus de PIB et autant en investissements industriels privés et 95 milliards de DH d’exportations en plus.
Afin de fournir l’appui nécessaire aux entreprises, quatre chantier transversaux font parti du Pacte et accompagnent ses actions : le renforcement de la compétitivité des PME, l’amélioration du climat des affaires, la formation et le développement des parcs industriels de nouvelle génération, appelés P2I ou Plateformes Industrielles Intégrées.
Outre l’objectif de promotion des investissements et d’augmentation du PIB industriel, le plan a pour but de créer des emplois pérennes et réduire ainsi le chômage urbain, un des grands paris du Maroc actuel dont la stabilité politique devrait booster le progrès économique et mettre l’accent davantage sur les lacunes enregistrées en matière de politique sociale et de développement humain.
Source : afriscoop.net