érité, le 9 avril 2014 (Photo : Aris Messinis) |
[09/04/2014 11:58:47] Athènes (AFP) Le secteur public tournait au ralenti mercredi en Grèce en raison d’une grève générale de 24 heures contre les politiques de rigueur, observée par les syndicats du privé et du public, qui ont organisé des manifestations rassemblant au moins 20.000 personnes.
Il s’agit de la première grève générale de l’année, et elle intervient au moment de rumeurs insistantes sur un retour imminent de la Grèce aux marchés d’emprunt, après quatre ans marqués par la crise de la dette.
Un contraste entre cette attente, qui confirmerait l’amélioration des finances publiques et la stabilisation de l’économie, et l’état de fatigue du pays après ces années d’austérité.
“Tout ce qu’ils disent sur le retour sur les marchés n’a rien à voir avec nous, les travailleurs”, a ainsi indiqué Nikos Toutouzakis, un enseignant du secondaire, lors d’une des manifestations à Athènes. “Ce n’est que le capital qui en bénéficie et non pas les travailleurs”, a-t-il ajouté.
A Thessalonique, deuxième ville grecque dans le nord, où le nombre de manifestants a atteint 9.000 personnes selon la police, Dimitris P., chauffeur de bus, estimait pour sa part que “le retour aux marchés est un conte de fées, on n’y croit pas”.
Deux manifestations distinctes ont été organisées dans le centre d’Athènes, bouclé à la circulation, et elles ont rassemblé au total près de 11.000 personnes, selon la police.
ève générale (Photo : Louisa Gouliamaki) |
La première était à l’appel du Front des travailleurs (Pame), proche du parti communiste, et elle a rassemblé 7.000 personnes.
A la seconde manifestation, réunie à l’appel des centrales du privé (GSEE) et du public (ADEDY), ont participé de nombreux syndicats et partis de gauche, scandant des slogans contre “les politiques de rigueur” suivies par le gouvernement, “qui obéit aux dictats de l’UE et du FMI”.
“Il faut que tout le monde réagisse à ces politiques qui détruisent le peuple, les travailleurs, les retraités et la jeunesse, il y a 1,5 million de chômeurs”, rappelait ainsi Vasso Papapdopoulou, une retraitée sexagénaire.
– “Non aux mesures d’austérité” –
“Les femmes ne doivent pas devenir les victimes de la crise” , scandaient à Athènes des dizaines de femmes de ménage, licenciées récemment par le ministère des Finances.
ée, paralysé par une grève générale, le 9 avril 2014 à Athènes (Photo : Aris Messinis) |
Le taux de chômage en Grèce est l’un de plus élevés de la zone euro, à 28% selon les derniers chiffres officiels.
“Non aux licenciements, non aux mesures d’austérité”, proclamait la banderole des syndicats en tête de la manifestation à Athènes.
La Grèce s’est engagée auprès de ses créanciers, UE, BCE et FMI, à procéder au licenciement de 11.500 fonctionnaires d’ici fin 2014, via la fusion ou la suppression d’organismes publics, après 3.500 licenciements effectués en 2013.
Ces dernières années, environ 20.000 agents ont été placés au chômage partiel, l’objectif étant d’arriver à 25.000 d’ici fin 2014.
De son côté la centrale GSEE a appelé les salariés à “résister à la catastrophe sociale” et “réclamer le changement des politiques”. “Nous disons +non+ à la rigueur, au chômage et aux conditions de travail moyenâgeuses”, poursuit-elle dans un communiqué.
La grève a surtout affecté les transports maritimes et ferroviaires.
Les navires commerciaux sont restés à l’ancre dans la majorité des ports, et aucune liaison maritime ne devait être effectuée entre les îles et le principal port du Pirée, près d’Athènes, en raison de la participation du syndicat des marins à la grève.
Les conducteurs de chemins de fer (OSE) et les professeurs étaient également en grève.
Toutefois, les aéroports fonctionnaient normalement ainsi que le métro et le tramway d’Athènes, mais pas les trolleys ni les bus de la capitale.
La plupart des pharmacies étaient également en grève en raison d’un récent accord signé entre le gouvernement et les créanciers du pays sur la dérégulations du secteur.
Les hôpitaux fonctionnaient avec du personnel d’astreinte en raison de la participation des médecins à la grève.