Xavier Beulin reconduit à la tête de la FNSEA

3a6171f579efc5fa1ccc60151ccc2d33effb6228.jpg
ésident de la FNSEA, au congrès de sa fédération à Biarritz, le 26 mars 2014 (Photo : Gaizka Iroz)

[09/04/2014 11:33:08] Paris (AFP) Xavier Beulin a été réélu mercredi à la présidence de la FNSEA par le conseil d’administration pour un second mandat de trois ans, a annoncé le porte-parole du premier syndicat agricole de France.

Aucun autre candidat ne s’était déclaré face à l’homme fort de la puissante fédération depuis trois ans.

Pour ce nouveau mandat, Xavier Beulin s’est fixé une priorité: ouvrir le débat sur les OGM.

“Le débat sur les biotechnologies doit être ré-appréhendé dans notre pays, non pas pour ou contre, mais en termes de réponses et de solutions” pour des agriculteurs qui vont devoir produire plus avec moins, explique-t-il à l’AFP.

“Arrêtons de dire NON, par principe, à ce qui est nouveau”, insiste-t-il même dans une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, publiée dans la foulée de sa réélection.

Xavier Beulin, 55 ans, est céréalier de la Beauce et président du groupe industriel Sofiprotéol (biocarburants, huiles Lesieur ou oeufs Matines). Un mélange des genres qui lui a souvent valu l’image d’un homme d’affaires, plus que d’un syndicaliste agricole.

Mais après plus de trois ans à la tête de la FNSEA et quelques manifestations, il semble avoir trouvé l’équilibre entre les deux, selon le président d’une branche sectorielle du syndicat.

Lui même tire son bilan: depuis 2010 il a créé “plus de synergie entre l’amont et l’aval de la filière”, il a sorti l’agriculteur de son image d’Épinal en montrant qu'”agriculture peut aussi rimer avec modernité et innovation”.

Pour son second mandat, il veut continuer sur la relance de la compétitivité et “investir dans une stratégie d’influence”, afin notamment de faire taire les “semeurs de peur” sur certains sujets comme les OGM.

Et il se dit “fier de présider aussi un groupe agroalimentaire” et serait “gêné” si Sofiprotéol était “coté”, ce qui n’est pas le cas.

Les syndicats minoritaires eux ne l’analysent pas de la même façon.

“Le patron de Sofiprotéol peut-il réellement défendre les paysans ? Ses prises de positions ces dernières années sont claires : il a toujours choisi l’industrie agro-alimentaire plutôt que d’empêcher la disparition des paysans”, estime Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, marquée à gauche dans l’échiquier politique.

Et c’est “avec lui que le gouvernement poursuit la cogestion du secteur agricole”, regrette-t-il.

Pour Bernard Lannes, président de la Coordination rurale (plutôt à droite), “Beulin représente une agriculture minoritaire et industrielle. Il rejette d’un revers de la main les autres”.