çaise CIC (Photo : Loic Venance) |
[09/04/2014 13:18:07] Lyon (AFP) Une conférence de presse de deux avocats sur une affaire de fraude financière présumée au sein d’une banque monégasque a été enregistrée par un huissier de justice mercredi à Lyon à la demande du Crédit Mutuel-CIC, son ancienne maison mère, a constaté l’AFP.
Une ordonnance en ce sens du tribunal de grande instance de Lyon a été signifiée à l’un des avocats dix minutes avant le début de la conférence de presse, à la suite d’une requête de la banque Pasche Monaco, du Crédit industriel et commercial (CIC) et de la banque fédérative du Crédit Mutuel.
Pasche Monaco a été racheté en novembre par la banque luxembourgeoise Havilland. Elle était auparavant contrôlée par la banque Pasche Genève, filiale de la Lyonnaise de banque, propriété du groupe Crédit Mutuel-CIC. Pasche Groupe est par ailleurs implanté en Suisse, aux Bahamas et au Liechtenstein.
Cette requête intervient alors que la justice monégasque enquête depuis novembre sur des faits présumés de blanchiment au sein de Pasche Monaco. Parallèlement à cette affaire, Me Sophie Jonquet, avocate marseillaise qui participait à la conférence de presse, défend trois ex-employés de la banque monégasque licenciés en 2013.
Selon l’avocate, ces trois salariés, qu’elle qualifie de “lanceurs d’alerte”, avaient repéré fin 2012 des “opérations douteuses” au sein de la banque et en avaient informé leur hiérarchie, avant d’être licenciés pour cette raison.
Selon le Crédit Mutuel-CIC, deux ont perdu leur poste dans le cadre du rachat de la banque par Havilland et un troisième a été licencié pour “faute lourde”, au motif qu’il menait une activité concurrente à celle de Pasche Monaco, selon les termes de la requête de la banque auprès du TGI de Lyon.
Pasche Monaco et le groupe français ayant fait valoir qu’ils ont déjà été victimes dans cette affaire “de propos susceptibles de porter atteinte à leur présomption d’innocence”, pour lesquels ils comptent poursuivre Me Jonquet, la juridiction lyonnaise a autorisé un huissier de justice à enregistrer l’avocate mercredi, dictaphone posé sur la table des intervenants à la conférence de presse.
Me Jonquet a jugé “inacceptable” qu’on essaie ainsi de la museler. Elle s’exprimait aux côtés d’un avocat lyonnais, Me Philippe Genin, engagé depuis plusieurs années dans une procédure de malversations présumées autour d’un gros héritage d’une famille de commerçants de la capitale des Gaules, touchant également à la banque Pasche Monaco.
Contacté par l’AFP, le Crédit Mutuel-CIC n’a pas donné suite dans l’immédiat.