Un ordinateur HP (Photo : Brendan Smialowski) |
[09/04/2014 19:22:43] New York (AFP) Le groupe informatique américain Hewlett Packard va payer 108 millions de dollars pour mettre fin à des enquêtes des autorités américaines sur des cas de corruption en Russie, en Pologne et au Mexique, ont annoncé les différentes parties mercredi.
Le gendarme boursier américain (SEC) précise que des filiales de HP dans ces trois pays ont versé au total plus de 3,6 millions de dollars de pots-de-vin pour obtenir ou conserver de gros contrats publics.
Cela a permis à HP de décrocher une commande d’environ 6 millions de dollars pour fournir des logiciels informatiques au groupe pétrolier public mexicain (Pemex), une autre de “plusieurs millions” pour des matériels et logiciels informatiques destinés au bureau du procureur général de la Fédération russe, et une troisième non chiffrée avec la police nationale polonaise, précise la SEC.
Dans le cadre de l’accord passé avec les autorités américaines, les filiales concernées ont accepté de plaider coupable, a indiqué de son côté le département de la Justice (DoJ).
L’un des responsables du ministère américain, Bruce Swartz, a raconté comment elles avaient “créé une caisse noire pour payer des pots-de-vin, mis en place un réseau complexe de sociétés écrans et de comptes bancaires pour blanchir l’argent, employé des doubles comptes pour suivre les bénéficiaires des pots-de-vin, et utilisé des messageries en ligne anonymes et des téléphones mobiles prépayés pour arranger des réunions secrètes où s’échangeaient des sacs d’argent liquide”.
“Les contrôles internes ont manqué chez Hewlett Packard pour arrêter un canevas de paiements illégaux permettant de faire des affaires au Mexique et en Europe de l’Est. Les comptes de l’entreprise enregistraient les paiements comme des commissions et des dépenses légitimes”, a aussi déploré Kara Brockmeyer, une responsable de la SEC.
HP, qui avait indiqué en décembre être “en discussions avancées” pour régler à l’amiable des affaires de corruption dans les trois pays concernés, a assuré mercredi qu’il coopérait “pleinement” avec les enquêtes.
Les faits “étaient limités à un petit nombre de personnes qui ne sont plus employées par l’entreprise”, a affirmé son vice-président en charge des questions juridiques, John Schultz.
Les enquêtes des autorités américaines étaient justifiées par la loi sur les pratiques de corruption à l’étranger (FCPA), qui donne aux Etats-Unis le droit d’enquêter sur ces agissements quand ils impliquent une entreprise cotée à la Bourse américaine ou des citoyens ou résidents américains.
A la Bourse de New York, l’action HP montait de 1,02% à 32,78 dollars vers 18H40 GMT.
Le groupe américain a dégagé sur son dernier exercice clos fin octobre un bénéfice net de 5,1 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires de 112,3 milliards.