«La Tunisie a adhéré au FMI le 14 avril 1958. […] La coopération avec le FMI a été axée, ces dernières années, sur la revue annuelle de l’économie tunisienne à travers des missions périodiques d’évaluation et de consultation et l’examen de la gestion macroéconomique du pays.
La Tunisie compte parmi les pays qui ont adhéré volontairement aux deux initiatives lancées conjointement par le FMI et la Banque mondiale (BM) en 1999 et 2000 […] Dans le cadre de ces deux initiatives, le FMI et la BM examinent dans quelle mesure les pays membres observent les normes et codes de bonnes pratiques économiques et financières internationalement reconnues et procèdent à un examen exhaustif du système financier de ces pays»
(République Tunisienne – Ministère des Affaires Étrangères ; «diplomatie.gov.tn»).
Ce n’est certes pas pour «aider» la Tunisie ni pour «continuer d’accompagner la Tunisie dans la mise en œuvre de son programme économique», comme l’a annoncé Christine Lagarde au siège du FMI après avoir reçu le chef du gouvernement Mehdi Jomaa. Le FMI et la Banque mondiale n’ont pas, dans leurs habitudes ni dans leur «morale», s’ils en ont une, la volonté d’aider ou de secourir les «pauvres», au contraire, ils font tout pour les appauvrir.
Deux institutions d’argentiers usuriers voraces, sous une agence «ultralibérale», le FMI est parfaitement compatible avec le socialisme le plus doctrinaire; comme lui, il porte une haine du droit de propriété aussi bien aux Etats qu’aux citoyens.
Au service du «libéralisme» et de la «mondialisation», FMI et BM n’ont que deux buts: être «très attentifs quant à la gestion» des crédits qu’ils accordent, c’est-à-dire les placer là où ils l’ordonnent dans des secteurs non productifs et/ou répondant aux besoins actuels de l’économie des USA et de certains de leurs alliés.
De nouveau, la Tunisie est sous «mandat international» et sous séquestre. L’histoire se répète, n’en déplaise à Ibn Khaldoun. Faut-il rappeler que le «protectorat français», officialisé le 12 mai 1881, était le résultat de l’endettement extérieur et un interventionnisme étranger accru justement pour «une surveillance rapprochée», sur le terrain, des finances du pays.
L’ordonnance du FMI pour la Tunisie
Après sa «mission» du 12 au 20 novembre 2012, le FMI a rédigé son ordonnance:
– un remplacement graduel du système général de compensation par un système de protection sociale plus ciblé vers les catégories les plus défavorisées;
– maîtriser les augmentations salariales et les recrutements au niveau de la fonction publique;
– augmenter la pression fiscale;
– se préparer à injecter 100 millions de dinars dans la recapitalisation des banques publiques;
– réformer le régime de sécurité sociale;
– libéraliser le secteur bancaire;
– limiter le soutien de la BCT à l’économie;
– engager des réformes libérales.
C’est la même «antidote» préconisée et qui a montré ses résultats catastrophiques dans plusieurs pays: Argentine, Chili, Mexique, Grèce, pays africains. Le FMI a exigé de l’Etat malien à augmenter les tarifs d’électricité, pour le Nigeria, c’est l’augmentation brusque du prix des carburants, l’Egypte ne produit plus de riz sur «conseils» du FMI. Pour réduire la dette publique des pays de la zone euro, le Fonds monétaire international avance l’hypothèse d’une ponction en une fois d’une partie de l’épargne des ménages européens!
Pour le FMI, tous les pays sont en faillite.
D’après son rapport du 27 septembre 2013, la situation du Maroc serait pire que celle de la Tunisie aujourd’hui. L’Algérie serait «affaiblie».
Donc, rien de bon à attendre pour la Tunisie surtout que la situation s’est «empirée» selon les «experts» alarmistes du nouveau gouvernement et de l’opposition.
Qui est responsable?
Depuis l’indépendance, la Tunisie est pour la quatrième fois sous la tutelle directe du FMI et de la BM et sous leurs ordres:
* En 1970, suite à la politique «socialiste» de B Salah et l’UGTT, H. Nouira, homme du FMI et de la BM, appliqua l’ordonnance. On connaît les résultats désastreux.
* En 1980, lors de la lutte pour la succession entre M. Mzali, Premier ministre, D. Guigua, ministre de l’Intérieur, et H. Achour, SG de l’UGTT. Il suffit de rappeler que B Ali est devenu un personnage clé du pouvoir à la fin de cette crise. Il a fallu le coup d’Etat du 7 novembre 1987 opéré par ZABA et ses acolytes avec le parapluie occidental pour finaliser le PAS.
* En 1990, pour des facteurs endogènes et exogènes, c’est «l’architecte» sorti des écoles du FMI, M. K. Nabli qui fut imposé pendant dix ans. Le résultat? CATASTROPHIQUE !
Pourtant, ce même FMI a constaté un «léger redressement de l’économie tunisienne» en juin 2013. Alors, que s’est-il passé pendant les neufs derniers mois pour qu’on se retrouve en vrais mendiants sdf tendant les deux mains et suppliant à perdre tout honneur et toute personnalité?
Les vrais responsables sont: l’UGTT, l’UTICA, la BCT, l’hôtellerie et l’Etat. Ces pieuvres mafieuses ont toujours sucé sueur, sang et moelle du peuple.
De combien la Tunisie a-t-elle besoin? 5, 6, 10 milliards de dinars? C’est à l’UGTT, à l’Utica, aux hommes d’affaires, aux banquiers et aux hôteliers de payer leurs taxes, rembourser leurs dettes et rendre une croûte au pays qu’ils ont esquinté.
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