à la Bourse de New York (Photo : Andrew Burton) |
[10/04/2014 06:17:44] New York (AFP) Six ans après son sauvetage par des fonds publics, la banque Ally Financial va faire son entrée à Wall Street jeudi, une opération qui permet à l’Etat américain de récupérer sa mise.
L’établissement financier a réussi à lever 2,375 milliards de dollars, selon un communiqué publié mercredi.
Elle va introduire 95 millions d’actions appartenant au Trésor sur le New York Stock Exchange au prix unitaire de 25 dollars, selon les modalités de cette entrée en Bourse.
Ce montant se situe dans le bas de la fourchette de 25 à 28 dollars dévoilée fin mars.
La somme levée auprès des investisseurs valorise autour de 12 milliards de dollars l’ancien bras financier du constructeur automobile General Motors (GM), qui avait été sauvé de la faillite au plus fort de la crise financière.
Avec cette introduction en Bourse, la plus grosse depuis le début de l’année aux Etats-Unis, l’Etat fédéral américain aura récupéré au total 17,7 milliards de dollars, soit 500 millions de plus que ce que lui avait coûté le sauvetage du groupe financier.
A l’issue de l’opération, l’Etat détiendra encore 17% du capital. Si la demande est importante, le Trésor pourra encore, pendant 30 jours après cette entrée en bourse, céder 2% d’actions supplémentaires.
“Avec cette vente, les contribuables ont maintenant récupéré davantage que ce qui avait été investi dans Ally”, a commenté la sous-secrétaire au Trésor Mary Miller.
Le groupe, qui avait repoussé à plusieurs reprises une tentative d’entrer en Bourse en 2011 en raison de conditions de marché difficiles et des amendes qu’il encourait dans le cadre de ses pratiques avant la crise financière, sera coté sur le New York Stock Exchange (Nyse) sous le symbole “ALLY”.
– Nouvelle vie –
Plombé par des dettes abyssales et des litiges immobiliers, Ally Financial avait dû sa survie à l’intervention de l’Etat fédéral dans le cadre du programme de délestage des actifs douteux (Troubled Asset Relief Program, TARP), le plan lancé par le Trésor américain en 2009 pour renflouer des entreprises des secteurs de l’automobile, de l’immobilier et de la finance.
Il s’est depuis refait une santé grâce à un grand ménage entamé il y a moins de deux ans.
Ally, dont la mission au départ était de prêter aux acheteurs de voitures de GM, s’était peu à peu diversifié dans la banque traditionnelle, l’assurance et le crédit immobilier.
C’est cette dernière activité, au sein d’une filiale appelée ResCap, qui lui avait valu de très lourdes pertes après l’effondrement du marché du crédit hypothécaire à risque à partir de 2007.
Ally a finalisé sa sortie de ce secteur en payant en mai dernier 2,1 milliards de dollars à ResCap et à ses créanciers pour mettre fin à leurs litiges après avoir placé sa filiale immobilière en faillite un an plus tôt. Il s’est aussi séparé de ses activités internationales au Canada, en Europe, en Amérique latine et en Chine. Il reste présent dans le financement automobile, la banque directe et le financement des PME.
L’établissement, qui a pris son indépendance de GM en 2010, a certes enregistré une perte nette de 509 millions de dollars en 2013 contre un bénéfice de 296 millions en 2012. Mais cette contre-performance était due essentiellement à une charge exceptionnelle. La banque comptait 151,2 milliards de dollars d’actifs et 52,9 milliards de dollars de dépôts bancaires à la fin décembre 2013.
Ally veut profiter de sa nouvelle vie pour refinancer sa dette, réduire ses coûts opérationnels.
Elle a notamment profité ces dernières années de la présence rassurante de l’Etat dans son capital pour lancer une campagne marketing agressive afin d’attirer les clients.
Les banques mandataires dans l’opération sont Goldman Sachs, Citigroup, Morgan Stanley et Barclays