Arianespace reste l’opérateur commercial de référence au Japon

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Arianespace, le 18 juin 2013 au Bourget
(Photo : Eric Piermont)

[10/04/2014 08:40:33] Tokyo (AFP) Arianespace a un beau passé et un avenir qui se présente bien au Japon, en dépit des projets et ambitions de conquête commerciale des acteurs locaux de l’industrie spatiale, a assuré jeudi son PDG dans un entretien à l’AFP à Tokyo.

“Nous avons une présence commerciale extrêmement forte au Japon, avec une part de marché de 75% auprès d’un opérateur et 100% auprès de l’autre”, a expliqué Stéphane Israël, de passage à Tokyo pour une série de réunions avec l’industrie nippone.

“Nous avons encore signé en septembre pour le lancement en 2015 d’un satellite de SKY Perfect Jsat et discutons avec lui d’autres projets”, a-t-il cité en exemple.

“L’impact des ambitions japonaises sur la présence d’Arianespace au Japon est limité car les lanceurs japonais sont très occupés par les lancements institutionnels japonais”, a souligné M. Israël.

Le Japon dispose de deux lanceurs (H-2A et H-2B) mais seul le premier peut effectuer des tirs commerciaux et le groupe Mitsubishi Heavy Industries (MHI), qui agit comme prestataire de lancement, a encore du mal à lui décrocher des contrats au Japon comme à l’étranger.

C’est pour cette raison que l’Agence d’exploration spatiale japonaise (Jaxa) vient de lancer le développement d’un nouveau lanceur qui devrait être plus compétitif, à horizon 2020.

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Arianespace, le 18 juin 2013 au Bourget
(Photo : Eric Piermont)

“La compétition s’accroît à l’évidence, mais nous ne pensons pas que cela remette en cause notre présence d’opérateur commercial de référence au Japon, même si l’américain Space X a remporté récemment un tir”, a-t-il confié.

Parmi les facteurs qui influencent le marché, M. Israël mentionne “l’évolution des techniques de télévision”, un domaine dans lequel le Japon se veut à la pointe avec le développement des formats 4K et 8K offrant une image d’une qualité très supérieure à la haute-définition. Le but est de proposer la qualité 8K pour les JO de Tokyo en 2020, “un événement sportif qui génère du marché pour le satellite”.

Outre le fait que MHI et Arianespace sont concurrents, ils sont aussi partenaires, via un accord de back-up qui permet en théorie à la fusée nippone de prendre en charge le placement d’un satellite commercial initialement confié à Ariane, et réciproquement.

“Lors des réunions d?entreprises tenues dans le cadre des +Business roundtable Union Européenne/Japon+, les deux parties ont proposé d’élargir cet accord de back-up aux satellites institutionnels, alors qu’il est aujourd’hui limité au volet commercial”, a confié M. Israël. “Ce serait dans la logique de ce partenariat, mais cela exige cependant au préalable un accord des agences spatiales européenne (ESA) et japonaise (Jaxa)”, a-t-il insisté.

Selon le PDG d’Arianespace, “le marché global des lancements de satellites est bien orienté, avec 28 satellites commerciaux l’an passé et une perspective de 23/24 par an, à l’horizon 2020-2030”.