à Roissy, le 7 avril 2014 (Photo : Eric Piermont) |
[10/04/2014 10:58:42] Roissy (France) (AFP) Prendre les commandes d’un avion de ligne, sentir la poussée des réacteurs, apprécier Paris d’en haut et se rêver en pilote une heure durant sans quitter le sol… A Roissy-en-France, des simulateurs de vols professionnels sont proposés en location au public, une première.
Ceinture bouclée, casque vissé sur la tête, mains sur le manche et yeux rivés sur l’horizon, Barthélémy prend les commandes d’un Boeing 757. “La vache! Tous ces boutons… On dirait un vrai, c’est impressionnant”, s’exclame ce quadragénaire, pilote amateur sur de “petits avions”.
Depuis début avril, ce centre d’aéronautique où de larges fenêtres laissent entrevoir la valse des avions de l’aéroport de Roissy, propose huit simulateurs. “J’ai sauté sur l’occasion”, poursuit Barthélémy, qui a déboursé près de 360 euros pour réaliser “ce rêve de gosse”.
à Roissy (Photo : Eric Piermont) |
Passage obligé pour former les pilotes, les simulateurs reproduisent les phénomènes physiques de l’aviation. Leur écran panoramique à 180°, alimenté par des vidéoprojecteurs, est capable de reproduire les paysages vus depuis l’appareil.
“Ici on n’est pas dans l’univers du jeu. La différence entre un simulateur de loisir et un simulateur pro, c’est qu’ils sont installés sur des vérins. En plus d’avoir le visuel et le son, on ressent ici les mouvements”, décrit Eric Lopez, président fondateur de Smart Flight, qui loue ces simulateurs aux particuliers et aux entreprises.
– “Un stress de fou” –
Après un briefing d’1H30, “pour expliquer les rudiments de l’aéronautique et comprendre comment vole un avion”, le pilote Benoît Calvarin accompagne ses stagiaires dans le cockpit. Au menu: décollages, survols de Paris et atterrissages.
înement à Roissy, le 7 avril 2014 (Photo : Eric Piermont) |
“Le simulateur reproduit à 98% la réalité. La cabine bouge, on ressent les accélérations, les inclinaisons de l’appareil, les bruits des moteurs. A tel point que la plupart des participants ont peur de ne pas y arriver”, sourit-il.
“Ca génère un stress de fou”, soupire Christophe Pinguet, qui en est à sa deuxième tentative d’atterrissage. “Mais c’est de l’adrénaline aussi, on sent qu’on a quelque chose dans les mains qui va très vite. C’est plus que réaliste”, s’amuse ce quadragénaire qui voulait “s’asseoir à la place du pilote”.
“On sent vraiment la poussée des réacteurs et on voit l’avion qui monte, l’altimètre qui défile. Dans les avions que je pilote, c’est pas du tout la même chose”, renchérit Barthélémy, pour qui ailerons et volets n’ont plus de secret.
“Cet exercice peut aider à la prise de décision, au travail en équipe et à la gestion du stress et de l’angoisse”, avance Eric Lopez, qui envisage aussi des stages en simulateurs pour les phobiques de l’avion.
Capables de recréer des conditions difficiles comme la nuit, la neige, les turbulences, ces appareils coûtent entre 10 et 15 millions d’euros.
Après une heure à l’intérieur, pas de quoi décrocher son diplôme de pilote. Mais Barthélémy et Christophe repartent avec la sensation d’avoir tenu un Boeing entre les mains.