Pétrole libyen : l’Opep table sur une hausse de la production

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étrolier à Marsa al Hariga, le 9 avril 2014 (Photo : Abdullah Doma)

[11/04/2014 13:20:09] Paris (AFP) Le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a dit vendredi tabler sur un retour à une production d’or noir d’un million de barils par jour en Libye d’ici à la mi-juin, dans un marché qui devrait rester relativement équilibré cette année.

“Je pense que le premier million de barils sera atteint dans les deux mois, mais ce sera plus difficile après un million”, a déclaré Abdallah El-Badri à des journalistes lors du 15e Sommet international du pétrole, qui réunit chaque année les principaux acteurs du secteur à Paris.

“Le principal défi maintenant est la sécurité”, a-t-il ajouté. “La sécurité doit être résolue, et alors la production remontera à 1,2 ou 1,3” million de barils.

La Compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC) avait annoncé jeudi la levée de l’état de force majeure dans le port d’Al-Hariga, dans l’est du pays, ouvrant la voie à la reprise des opérations dans ce port bloqué depuis neuf mois par des rebelles autonomistes.

La veille, l’armée avait annoncé avoir aussi pris le contrôle du port de Zwitina, conformément à un accord conclu dimanche avec les autonomistes.

– Levée du blocage –

Les deux parties se sont par ailleurs accordé un délai de deux à quatre semaines pour trouver un accord final permettant la levée du blocage des ports de Ras Lanouf et al-Sedra.

Les ports de l’est libyen sont bloqués depuis juillet par des autonomistes membres des gardes des installations pétrolières, empêchant toute exportation de brut et provoquant une chute de la production à 250.000 barils par jour (b/j), voire moins, contre près de 1,5 mbj en temps normal.

Retrouver ce niveau de production normal “prendra un peu de temps”, a estimé M. El-Badri, en raison notamment des nécessaires interventions de maintenance.

Malgré la hausse attendue de la production libyenne, le marché pétrolier devrait rester “relativement équilibré” cette année, sauf impondérables, a estimé le patron du cartel de 12 pays, écartant le risque d’une pénurie d’or noir dans un avenir proche ou d’une surproduction.

“Aujourd’hui, très peu de voix évoquent un pic pétrolier. Il y a clairement suffisamment de ressources disponibles – tant conventionnelles que non-conventionnelles – pour répondre à la croissance de la future demande pétrolière”, a-t-il dit à la tribune.

“Bien sûr, le pic pétrolier arrivera un jour – c’est une ressource non renouvelable – mais pas dans un avenir proche”, a-t-il ajouté, citant notamment l’essor des hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis.

La production de pétrole brut des pays de l’Opep avoisine aujourd’hui les 30 millions de barils par jour, et devrait se maintenir autour de 29 à 30 mbj à moyen terme, laissant présager une reconduction par le cartel de son plafond de production lors de sa prochaine réunion en juin.

“C’est ce qui est requis par le marché”, a rappelé M. El-Badri, “en présumant toutefois que tout demeure tel quel et que l’approvisionnement ne soit pas perturbé”.

La bonne santé du marché pétrolier se reflète aussi dans la relative stabilité des cours du pétrole depuis 18 mois environ, selon l’Opep.

Les prix sont “à un niveau acceptable à la fois pour les producteurs et les consommateurs”, a estimé M. El-Badri.

Jeudi, l’Organisation avait maintenu sa prévision d’une légère augmentation de la demande de pétrole pour 2014, à 91,15 mbj, malgré une légère révision à la baisse de sa prévision de croissance mondiale.

Du côté des pays consommateurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a laissé inchangée vendredi sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année, à 92,7 mbj, même si elle l’a révisée à la baisse pour l’économie russe après le rattachement de la Crimée à la Russie

“A court et moyen termes, je ne vois pas d’interruption” d’approvisionnement, a toutefois estimé M. El-Badri.