à Meudon, près de Paris, le 1er octobre 2013 (Photo : Eric Piermont) |
[11/04/2014 18:27:25] Paris (AFP) Martin Bouygues a sévèrement critiqué le processus de cession de SFR, pour lequel son groupe n’a pas été retenu, et assuré que Bouygues Telecom était prêt pour la bataille des télécoms avec l’aide de sa maison-mère, dans un entretien au Figaro à paraître samedi.
“Bouygues Telecom peut rester seul car il peut compter sur le groupe Bouygues, qui peut lui fournir des moyens importants pour gagner la rude bataille qui s’annonce”, a-t-il affirmé dans les colonnes du journal.
“Dans un marché à quatre opérateurs, nous savons que nous devons continuer à diminuer nos coûts et à innover fortement”, a-t-il précisé.
Il a refusé de commenter les rumeurs concernant l’éventuelle cession de Bouygues Telecom, alors que le Parisien a affirmé mardi que son groupe était en négociations avec son concurrent Free mais aussi avec l’opérateur espagnol Telefonica dans cette perspective.
Mais Martin Bouygues s’en est particulièrement pris à Vivendi et à son PDG Jean-René Fourtou, dont le groupe a préféré l’offre de Numericable à celle de Bouygues pour le rachat de SFR.
“Des appels d’offres compliqués, tordus, bizarres, j’en ai vu beaucoup. Mais je n’imaginais pas de telles pratiques dans un tel dossier? à Paris de surcroît!”, déclare Martin Bouygues.
Il poursuit en indiquant que c’est Jean-René Fourtou qui l’a convaincu en janvier de s’intéresser à la vente de SFR en l'”assurant de la pertinence et de la faisabilité de l’opération”.
Mais “pour des raisons qui me sont inconnues, (il) a totalement changé d’attitude un peu avant le dépôt de notre première offre. De futurs partenaires, nous sommes devenus soudainement des gêneurs. Tout a été fait pour ne pas permettre à Bouygues de présenter ses offres et ses arguments au Conseil de surveillance. Les anomalies se sont multipliées. (…) Pour paraphraser Michel Audiard, ‘je n’accuse pas? j’évoque’. Et je vous laisse juges”, conclut-il.
Enfin, concernant les craintes de suppressions d’emplois en cas de rapprochement entre Bouygues et SFR, Martin Bouygues les minimise. “En définitive 1.400 +doublons+ pouvaient éventuellement subsister. Garder ces collaborateurs ne posait pas de difficulté à une entreprise de cette taille avec un tel potentiel de développement”, assure-t-il.