à Washington (Photo : Jim Watson) |
[12/04/2014 08:26:51] New York (AFP) La patronne de General Motors était au courant de certains problèmes touchant des véhicules impliqués dans des accidents ayant fait 13 morts plus de deux ans avant leur rappel en Amérique du Nord, a révélé vendredi le Congrès.
Les élus américains, qui veulent savoir pourquoi le constructeur a mis dix ans avant de se décider à rappeler des millions de véhicules défectueux, ont publié plus de 200.000 pages de documents fournis par GM.
Dans cette masse de documents, il y a un courriel interne envoyé par un ingénieur du groupe le 3 octobre 2011 à Mary Barra, qui était alors vice-présidente chargée du développement des produits, pour l’alerter sur un problème de direction assistée concernant un modèle.
Ce courrier mentionne un article du New York Times évoquant une procédure de l’agence américaine de sécurité routière (NHTSA) concernant des problèmes de direction assistée que rencontrait alors un modèle du groupe, la Saturn Ion. A la même époque, GM venait de rappeler des Chevrolet Cobalt et Pontiac G5 pour un problème similaire.
“Mary, au début de l’affaire Cobalt, il n’était pas justifié qu’on inclue les dernières données de la Ion. La situation a évolué. Nous allons nous rencontrer et essayer de comprendre les dernières données”, écrivait alors Terry Woychowski à Mary Barra.
Il n’est pas indiqué si Mme Barra a répondu à ce courriel.
Plus de deux ans plus tard, fin mars 2014, GM rappelait des Saturn Ion (2004-2007) et des Chevrolet Cobalt (2010) pour un problème de direction assistée.
Les mêmes Chevrolet Cobalt et Saturn Ion font partie des 2,6 millions de véhicules sur lesquels GM a détecté un défaut du commutateur d’allumage empêchant les airbags de se déployer.
Ce problème a été lié à une trentaine d’accidents qui ont provoqué la mort de 13 personnes, ce qui vaut à General Motors d’être au centre d’une triple enquête, du département de la Justice, de l’agence américaine de sécurité routière NHTSA et du Congrès.
– Pas de contradiction –
ège de General Motors le 14 janvier 2014 à Detroit (Photo : Stan Honda) |
Ce courriel “porte sur un problème de direction assistée, une question complètement distincte des rappels concernant le commutateur d’allumage”, a réagi GM dans un communiqué. Il ne “contredit nullement les déclarations précédentes de Mme Barra ni son témoignage devant le Congrès”, ajoute le constructeur.
Lors de son audition devant le Congrès les 1er et 2 avril dernier, Mme Barra a répété n’avoir été mise au courant du défaut du commutateur d’allumage qu’en décembre dernier, soit quelques semaines avant de prendre la tête du groupe. Il ne lui avait pas été demandé si elle était au courant d’autres problèmes mécaniques.
Pour Tim Murphy, élu républicain de Pennsylvanie (nord-est), les documents “confirment que des individus au sein de GM ont laissé circuler pendant dix ans des voitures autour desquelles planaient des craintes sur la sécurité”.
Des échanges de courriels en septembre 2005 entre ingénieurs confirment qu’ils avaient pesé le coût financier d’un remplacement de la pièce avant d’y renoncer.
“Le désavantage d’un changement est que le commutateur d’allumage peut valoir jusqu’à environ 90 cents pièce ce qui exigerait 400.000 dollars pour changer toutes les pièces nécessaires”, écrivait l’un d’eux.
A Wall Street, le titre GM a reculé de 4,13% à 31,92 dollars vendredi.