Les
troubles qu’a connus Ben Guerdane depuis une dizaine de jours, suivis
immédiatement et dès que les portes de Ras Jedir commencent à s’ouvrir par une
levée de boucliers à … Sidi Makhlouf (Médenine), lundi 7 avril et à Tataouine un
jour avant… posent des sérieuse questions sur l’état des choses dans le sud et
s’adressent, comme les intéressés ne s’en cachent pas d’ailleurs, à Mehdi Jomâa
et son gouvernement provisoire…
Les questions sont multiples et ramifiées! Comme par hasard, au lendemain de la
visite du chef du gouvernement à Médenine et son ton ferme à l’égard des
contrebandiers et autres trafiquants de la frontière, les troubles éclatent dans
la région et des deux côtés, tunisien et libyen! Et on se rappelle soudain du
«développement de la région», des projets en instance et de la part de la région
dans le développement … Dans la foulée, le local de l’UGTT est incendié parce
qu’elle ne défend pas «assez bien» les revendications de la région…
Les mêmes rengaines sont affichées à Tataouine et à Sidi Makhlouf! Ici et là on
retrouve bien évidement des «coordinations» de la société civile, des
associations, et point de partis politiques …mais des militants qui sont «en
osmose avec les préoccupations de leurs régions».
Le leader du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, assure dans une interview
télévisée, lundi soir (7 avril 2014), que son parti est de toutes ses forces
avec le gouvernement de Jomâa et il rappelle que ce gouvernement est le fruit
d’un consensus de plusieurs partis qui ont participé au Dialogue national!
D’autre part, on a bien remarqué l’embarras et l’absence des partis de gauche
dans les troubles à Ben Guerdane et leur aphonie presque complète comme celle de
Nidaa Tunis qui, par ailleurs, a une présence très minime dans la région. Ne
parlons pas de l’UGTT et des autres organisations nationales impliquées dans le
Dialogue national et qui sont également hors course.
D’ailleurs, les observateurs ont tous été étonnés par la dureté et les
complications qu’a connues le conflit syndical au sein du ministère des Finances
en mars dernier, comme les autres conflits qui se succèdent dans plusieurs
autres ministères, brandissant toujours le même argument qui est celui des
«accords non respectés» par le gouvernement!
Tous ces soubresauts convergent vers la même équation: qui dans la scène
politique aujourd’hui veut la peau de Mehdi Jomâa? Qui veut, par tous les
moyens, mettre des bâtons dans les roues et contribuer à compromettre le
consensus national de cette troisième transition?
Plus d’une partie semble être accusée … La présidence de la République, avec
Moncef Marzouki et ses stratèges du CPR ne laissent passer aucun prétexte pour
peaufiner le rôle «national» de leur candidat à la présidence… Les caciques du
parti Ennahdha, qui ont mal digéré la stratégie de Ghannouchi en quittant le
pouvoir, ne ménagent pas leur peine pour faire feu de tous bois! Ils sont
derrière certains troubles dans le sud où ils sont bien implantés. Ils sont
présents dans les «syndicats jaunes» qui essaient de doubler l’UGTT chaque fois
qu’ils peuvent, comme cela c’est avéré au ministère des Finances! Les
contrebandiers de Ben Guerdane et leurs acolytes salafistes tunisiens et libyens
et même algériens de l’autre côté de la frontière ne ratent pas les occasions
qui se présentent pour perturber encore plus la situation sécuritaire du pays!
Toutes les forces démocratiques du pays doivent prendre conscience aujourd’hui
que barrer la route à ces différents malfrats et soutenir cette dernière
transition c’est un devoir national de toute urgence!