Sapin : l’euro trop fort est “un frein à la croissance de la France”

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ège du FMI à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[14/04/2014 08:48:36] Paris (AFP) Le ministre des Finances, Michel Sapin, a réaffirmé lundi son opposition à un euro trop fort, se félicitant des propos à cet égard du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, samedi à Washington.

L’euro “trop fort” aujourd’hui, “est un frein à la croissance de la France”, a assuré M. Sapin sur l’antenne d’Europe 1.

Il a appelé de ses v?ux “un euro qui doit être à un bon niveau, l’euro étant aujourd’hui à un niveau anormalement fort”.

A propos des déclarations de M. Draghi qu’il avait trouvé samedi “intéressantes”, le ministre s’est félicité que la BCE ait “pris conscience” que l’euro trop fort constituait “une gêne pour l’ensemble des pays européens, et tout particulièrement pour la France”.

M. Draghi a assuré samedi lors d’une conférence de presse à Washington que la BCE pourrait décider d’une “action monétaire” si l’euro continuait de s’apprécier, pour que “la politique monétaire reste aussi accommodante qu’elle l’est aujourd’hui”.

Le Premier ministre, Manuel Valls, avait critiqué dans son discours de politique générale mardi le frein à la croissance que représente selon lui un euro trop fort.

Interrogé lundi matin sur France Inter en même temps que M. Sapin, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici s’est félicité que la banque centrale soit “consciente qu’il faut éviter la déflation, qu’il faut éviter que la baisse des prix ne vienne entacher la reprise qui s’amorce”.

“Cela veut dire que M. Draghi se sent aussi comptable de la croissance et donc c’est une bonne chose”, a déclaré M. Moscovici.

“Ne croyons pas non plus qu’il suffirait que l’euro baisse pour que nos problèmes internes soient résolus”, a ajouté l’ancien ministre.

“L’euro ne doit être ni un bouc émissaire ni une forme de laisser-aller par rapport à des réformes qu’il faut mener pour que notre pays soit plus moderne et plus compétitif car nous avons la même monnaie que l’Allemagne qui a aujourd’hui tout de même de meilleures performances que nous”, a souligné M. Moscovici.

La déflation provoque un report des achats des consommateurs, qui anticipent de nouvelles baisses des prix, entraînant l’économie dans une spirale de baisse des prix et des salaires.