Les ventes de Casino freinées, les hypers français reprennent des couleurs

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un magasin Casino (Photo : Eric Piermont)

[14/04/2014 18:26:31] Paris (AFP) Le groupe de grande distribution Casino a vu ses ventes du premier trimestre freinées par des changes défavorables qui ont pesé sur l’international, alors qu’elles progressent en France, notamment grâce à l’attractivité retrouvée des hypers sous l’effet des baisses de prix.

Le groupe de Jean-Charles Naouri a enregistré un chiffre d’affaires en recul de 3,3% au premier trimestre, à 11,29 milliards d’euros, un chiffre en ligne avec les attentes des analystes.

Mais une fois retraité de cet effet de changes, l’activité du groupe sur la période ressort au contraire en progression de 8,3%. Hors variations de périmètre (qui ont un impact positif de 3,6%) et hors effet calendaire (décalage de Pâques en avril, qui a pesé négativement à hauteur de 0,8% en France et de 1,8% à l’international), la croissance organique du distributeur est de 6,6%.

– Géant repasse dans le vert –

En France, les ventes s’établissent à 4,67 milliards d’euros, en hausse de 8,3%, sous l’effet de l’intégration à 100% de Monoprix, mais aussi de la croissance des volumes et du trafic qui se poursuit en hypermarchés, sous l’effet de la baisse des prix entamée par le groupe il y a un peu plus d’un an.

Si la performance reste négative en données publiées (-2,5%), du fait du décalage calendaire et de la baisse des prix de l’essence, Géant voit son chiffre d’affaires repasser de justesse dans le vert (+0,1%) en organique. La tendance était encore négative (-1,7%) lors du précédent trimestre.

Les ventes progressent en alimentaire (+3,1%), et leur évolution redevient positive en non-alimentaire sur le mois de mars, constate le groupe.

“Le travail sur nos prix a été long mais commence à porter ses fruits”, avec des volumes en hausse de 7% et un trafic qui progresse de 4,2% (contre +5,6% et +2,1% au quatrième trimestre 2013), s’est réjouit le directeur financier du groupe Antoine Giscard d’Estaing lors d’une conférence avec les analystes.

“Nous sommes actuellement satisfaits du niveau de nos prix” en hyper, a-t-il ajouté, précisant que “la majorité du travail a été fait”.

Le chemin n’est en revanche pas encore achevé sur les supermarchés, où le même effort de repositionnement des prix a été fait mais lancé un peu plus tard que pour les hypers. Les performances du groupe sur ce format restent donc négatives aussi bien sur les super (-4,3%) que sur Franprix-Leader Price (-4,4%).

Sur ces formats, les “prix ne font pas tout. Les clients y attendent aussi davantage de qualité, de services, autant de points sur lesquels nous travaillons actuellement”, a déclaré M. Giscard d’Estaing.

Le groupe entend également étendre à nouveau son parc en proximité, a-t-il ajouté.

– CDiscount tire les performances –

L’activité e-commerce du groupe, emmenée par CDiscount dont le volume d’affaires progresse de 13%, poursuit sa croissance (+6,1%), tiré par l’explosion de la marketplace (site marchand ouvert à des tiers), qui affiche elle-même un bond de 89%.

M. Giscard d’Estaing a en revanche clairement affirmé qu’une éventuelle introduction en Bourse de CDiscount n'”était pas à l’ordre du jour aujourd’hui”.

L’international, longtemps moteur de la croissance du groupe, continue d’enregistrer une forte progression organique (+11%), mais voit sa performance en données publiées reculer de 10,1% en raison notamment de la dépréciation du réal brésilien par rapport à l’euro. Les ventes s’établissent à 6,62 milliards d’euros.

Cet effet de change se ressent fortement sur l’activité du groupe en Amérique latine (-10,7% en publié, +10,5% en organique hors essence). L’Asie est aussi négative (-7,1% en publié, +4,3% en organique), plombée par un décalage calendaire, et le “contexte macroéconomique et politique en Thaïlande”, indique le distributeur.

Malgré cet environnement de changes défavorable, “notre activité à international demeure solide, et nous sommes plutôt confiant dans le fait que l’ensemble de nos actifs à l’étranger vont continuer de croitre et que l’effet des variations des monnaies devrait être moins important au prochain trimestre”, a déclaré M. Giscard d’Estaing.