à Téhéran, le 20 avril 2014 (Photo : Behrouz Mehri) |
[16/04/2014 09:18:22] Téhéran (AFP) Les ingénieurs iraniens ont donné une leçon de football et de savoir technologique en triomphant malgré les sanctions lors du “Robocup Open” de Téhéran, tournoi annuel disputé par des robots.
Au-delà de l’aspect ludique, cette compétition internationale sert de laboratoire technologique pour la robotique humanoïde, affirment les concurrents.
Cinq équipes –trois allemandes, une néerlandaise et une iranienne– s’affrontaient sur deux jours dans un championnat SPL (Standard Platform League). Le gagnant est celui qui a remporté le plus de matches au terme de cette 9e édition.
Chaque équipe dispose de quatre robots d’environ 60 cm de hauteur, NAO, fabriqués par la société française Aldebaran Robotics. Ce sont les programmes intégrés à la machine qui distinguent les meilleurs.
à Téhéran (Photo : Behrouz Mehri) |
Les robots “sont complètement autonomes, nous n’avons aucun contrôle sur le jeu et ils prennent leurs propres décisions”, explique à l’AFP Novin Sharhoudi, 20 ans, étudiant en génie logiciel et génie informatique à l’Université Azad de Qasvin, au nord-ouest de Téhéran.
“Nous avons les donnés de base, et nous réalisons des programmes informatiques pour améliorer la mobilité, la perception de l’environnement et le comportement dans le jeu”, ajoute le membre de l’équipe iranienne MRL (Mechatronics Research Laboratories), vainqueur de la compétition.
Le robot voit la balle et son environnement grâce à deux caméras, sur le front et sur le menton, et communique avec ses trois coéquipiers grâce au réseau wifi, précise Jonas Mende, 24 ans, de la “Team HTWK” de Leipzig.
– La victoire malgré les sanctions –
Sur le terrain rectangulaire de 9 mètres sur 6, l’équipe de Leipzig a connu toutefois quelques problèmes: ses robots ne se reconnaissaient pas et se poussaient en approchant du ballon.
Jonas Mende s’inquiète aussi des “gros progrès” de MRL, qui a terminé troisième derrière Brême, champion du monde en titre, et Leipzig début avril lors d’une compétition en Allemagne.
“Ils sont très bons et nous sommes maintenant au même niveau. Ce sont nos principaux adversaires”, souligne-t-il, alors que l’équipe B-Human de Brême n’a pas fait le déplacement à Téhéran.
é de Van Amsterdam, lors du RoboCup Iran Open, le 10 avril 2014 à Téhéran (Photo : Behrouz Mehri) |
Mais, malgré la victoire, Novin Sharhoudi estime que les Iraniens sont défavorisés. Il dénonce les difficultés qu’ont entraînées les sanctions occidentales qui frappent le pays à cause de son programme nucléaire controversé.
“Nous ne recevons pas les mises à jour, nous ne pouvons pas acheter de robots ou certains composants et comme le fabricant n’est pas à Téhéran, nous ne pouvons pas faire de réparations pendant le tournoi”, explique-t-il.
Mais pour les informaticiens qui s’affairent autour des robots entre les matches, le football n’est qu’un élément de leurs recherches et les logiciels créés peuvent être transposés dans d’autres domaines.
“Les robots développent de nombreuses capacités, qui peuvent servir dans d’autres domaines. S’ils détectent une balle, ils peuvent retrouver une cible spécifique lors d’une opération de secours, et s’ils peuvent marcher, ils peuvent explorer un environnement dangereux ou contaminé”, dit Patrick de Kok, 26 ans, membre de la Nao Dutch Team et étudiant en Master Intelligence artificielle à l’Université d’Amsterdam.