ée, le 2 avril 2014 sur le perron du palais présidentiel (Photo : Eric Feferberg) |
[16/04/2014 18:05:25] Paris (AFP) L’ancien secrétaire général de l’Elysée, Pierre-René Lemas, est officiellement candidat à la direction générale de la Caisse des dépôts (CDC), où il devrait succéder à son remplaçant auprès du président François Hollande.
“Le président de la République propose de nommer M. Pierre-René Lemas en qualité de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations”, a indiqué mercredi la présidence dans un communiqué.
Le nom de M. Lemas circulait depuis le 9 avril, date à laquelle Jean-Pierre Jouyet, dont le mandat à la CDC devait se terminer en 2017, a été officiellement désigné comme son successeur à l’Elysée à compter de ce mercredi.
Avant de prendre la tête du bras armé financier de l’Etat, créé en 1816, il devra au préalable obtenir l’aval des commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat. La commission de surveillance, présidée par le député PS Henri Emmanuelli, sera aussi saisie mais son avis est uniquement consultatif.
– “Un fait du prince” –
Issu comme François Hollande et Jean-Pierre Jouyet de la fameuse promotion Voltaire (1980) de l’Ecole nationale d’administration, Pierre-René Lemas, 63 ans, pourrait ainsi se retrouver propulsé à l’un des postes les plus prestigieux de la République, dans un climat mêlant bienveillance et critiques.
ésident de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), en novembre 2013 (Photo : Eric Piermont) |
Si certains jugent que son parcours de préfet lui permettra de bien dialoguer avec les élus des collectivités et insistent sur ses connaissances en matière de logement –une des missions prioritaires de la CDC–, d’autres dénoncent dans ce choix “un fait du prince”.
“Proposer à un ancien préfet de devenir directeur général de la Caisse des dépôts n’a aucun sens. Autant demander à un inspecteur des finances de devenir patron de la Police nationale. On parle tout de même d’un des plus gros investisseurs du CAC 40. Il faut un minimum de culture financière”, a regretté auprès de l’AFP une source proche de la CDC.
Un ancien directeur au sein de la Caisse a pour sa part rappelé que l’actuelle majorité s’était insurgée fin 2011 lorsque le nom de Xavier Musca, alors secrétaire général de l’Elysée, avait circulé pour le même poste, durant la présidence de Nicolas Sarkozy.
Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, avait de son côté estimé la semaine passé que l’arrivée de Pierre-René Lemas à la CDC constituerait une “faute”.
– Un mandat raccourci ? –
Les textes en vigueur prévoient que le mandat du directeur général de la Caisse des dépôts dure cinq ans. Mais, selon une source proche du dossier, la situation de M. Lemas, déjà surnommé “PRL” au sein de l’institution, pourrait lui permettre de faire valoir ses droits à la retraite dès l’été 2017.
“Un tel scénario permettrait d’aligner à nouveau les mandats du président de la République et du directeur général de la Caisse des dépôts”, a-t-elle ajouté.
Jusqu’à la nomination du successeur de Jean-Pierre Jouyet, l’intérim à la tête de la Caisse des dépôts est assuré Odile Renaud-Basso, directrice générale adjointe de l’institution et directrice du fonds d’épargne, qui gère les encours centralisés du Livret A et du Livret de développement durable (LDD).
Autre poste laissé vacant par Jean-Pierre Jouyet, la présidence non exécutive de la Banque publique d’investissement, Bpifrance, devrait finalement échoir à Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes et membre du comité de direction de la CDC, selon des sources proches de la Caisse des dépôts.