ésidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen le 12 avril 2014 à Washington (Photo : Paul J. Richards ) |
[17/04/2014 08:45:24] Washington (AFP) La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a estimé mercredi que l’économie des Etats-Unis aurait besoin de taux d’intérêt bas encore longtemps même si des progrès “sensibles” ont été faits du côté du chômage.
“Je pense que nous assistons à des progrès sensibles” sur le marché de l’emploi, “toutefois nous n’avons pas encore atteint notre but”, a déclaré la patronne de la Fed dans son deuxième discours public depuis sa prise de fonction en février.
Mme Yellen, qui s’exprimait devant l’Economic Club de New York, a aussi réitéré les prévisions de la Banque centrale, estimant que “dans un peu plus de deux ans”, le taux de chômage, actuellement de 6,7%, devrait atteindre un niveau situé entre 5,2% et 5,6%, proche du plein emploi.
Concernant l’inflation, Mme Yellen a rappelé que le Comité monétaire de la Fed (FOMC) prévoyait que celle-ci remonte “graduellement” au niveau souhaité de 2%. Il y a toutefois, selon elle, plus de risques que l’inflation stagne sous la barre souhaitée des 2% qu’elle ne s’accélère pour dépasser cette limite.
En glissement annuel et en données brutes, la hausse des prix à la consommation s’est établie en mars à 1,5% et à seulement 0,9%, selon l’indice réalisé à partir des dépenses de consommation (PCE), considéré comme une référence par la Fed.
Mme Yellen s’est abstenue d’indiquer à quel moment elle prévoyait une première hausse des taux d’intérêt après la fin des injections de liquidités destinées à soutenir la reprise.
Les taux d’intérêt sur les fonds fédéraux, principal outil de politique de la Fed, sont maintenus à un niveau proche de zéro depuis fin 2008.
A l’issue de la dernière réunion du Comité de politique monétaire, Mme Yellen avait estimé qu’une première hausse des taux pourrait intervenir “six mois” après la fin des achats d’actifs de la Fed, prévue en octobre ou décembre 2014.
Mercredi, elle a en revanche insisté sur le fait que même après cette première hausse, l’économie américaine nécessiterait sans doute encore des taux bas.
“Les conditions économiques peuvent, pendant un certain temps, requérir de conserver des taux d’intérêt en dessous du niveau que le Comité monétaire (de la Fed, ndlr) considérerait comme normal à long terme”, a-t-elle expliqué.
– Redémarrage après l’hiver –
Les raisons qu’elle invoque pour cela sont “les effets persistants de la crise financière” de 2008 et “la possibilité que la capacité productive de l’économie croisse plus lentement, au moins pour un temps, qu’elle n’en était capable avant la crise”.
Une majorité des membres de la Fed s’attendent à une première remontée des taux à partir de la deuxième moitié de 2015.
Interrogée sur les risques d’une accélération des prix, elle a averti qu’avec l’avancée de la reprise, il serait “évident qu’il faudrait resserrer la politique monétaire pour éviter de dépasser les cibles”, en l’occurrence une inflation autour de 2%.
Mais elle a répété que la décision d’agir sur les taux serait prise en se basant non sur un seul indicateur comme le taux de chômage, mais “sur un vaste éventail d’informations sur le marché de l’emploi, l’inflation et l’environnement financier”.
Mercredi la Fed a par ailleurs publié son Livre beige, un rapport sur l’état de l’économie traditionnellement diffusé deux semaines avant une réunion du FOMC.
Ce panorama économique montre que l’activité a redémarré après les rigueurs de l’hiver qui avaient affecté la croissance de plusieurs régions. L’activité manufacturière notamment s’est améliorée dans la plupart des régions, plusieurs d’entre elles relevant que l’impact du mauvais temps s’était adouci.
Sur le marché du travail, les hausses de salaires restaient “contenues, voire minimales” mais le nombre de régions affirmant avoir du mal à pourvoir des emplois très qualifiés est en augmentation.