ordinateur (Photo : Loïc Venance) |
[20/04/2014 07:02:17] Ankara (AFP) Le réseau Twitter a bloqué l’accès dimanche à deux sites en Turquie, accusés par le régime islamo-conservateur de diffuser des fuites attestant d’actes de corruption visant le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, en son entourage.
Cette décision intervient après des contacts effectués la semaine dernière en Turquie par des émissaires de la société américaine qui a été bloquée par les responsables gouvernementaux turcs pendant plus de dix jours avant que la Cour suprême turque en décide le contraire.
Les deux sites incriminés, jugés nocifs par les autorités d’Ankara, avaient diffusé quotidiennement lors de la campagne pour les élections municipales du 30 mars des enregistrements de conversations téléphoniques mettant en cause le gouvernement et personnellement le Premier ministre et des membres de sa famille dans un vaste scandale de corruption et de malversation.
Mais Twitter a réaffirmé dimanche qu’il n’était pas question d’aller plus loin dans les exigences d’Ankara et de “fournir des informations sur les détenteurs des comptes simplement parce qu’un gouvernement les réclame”.
Ankara souhaitait notamment obtenir des informations précises sur les détenteurs de dizaines d’autres comptes litigieux.
M. Erdogan avait exigé que Twitter ouvre un bureau de liaison en Turquie et paie des impôts mais la société de microblogging a décliné, refusant d’ouvrir une représentation dans un pays où elle était interdite.
Le site de partage de vidéos YouTube est par ailleurs toujours interdit d’accès en Turquie depuis le 28 mars après avoir diffusé une bande sonore d’une réunion confidentielle des responsables turcs évoquant l’hypothèse d’une intervention militaire en Syrie voisine.
Il y a des négociations avec le gouvernement turc sur ce point, mais elles semblent bloquées et la Cour constitutionnelle devrait statuer prochainement sur son sort.