Valeant et l’investisseur Bill Ackman veulent s’emparer du Botox

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çoit une injection de Botox (Photo : Mario Vedder)

[22/04/2014 05:06:43] New York (AFP) Le laboratoire pharmaceutique canadien Valeant et l’investisseur activiste américain Bill Ackman ont fait part lundi de leur intérêt pour le fabricant du Botox Allergan, qu’ils envisagent d’acquérir pour plus de 15 milliards de dollars.

Pour ce faire, M. Ackman, l’une des voix les plus écoutées de Wall Street, a noué une alliance inédite, via son fonds d’investissement, Pershing Square Capital Management, avec le spécialiste des produits dermatologiques.

L’offre non sollicitée, qui devrait être faite avant le 2 mai, se ferait pour partie en numéraire (15 milliards) et en actions, pour un montant qui n’est pas encore décidé, selon un document boursier dans lequel les deux partenaires ne donnent pas davantage de précisions. On ne sait pas, par exemple, quelle sera la quote-part de chacun des deux associés.

M. Ackman et Valeant devront en outre offrir une prime aux actionnaires de la cible, qui a affiché un chiffre d’affaires de 6,3 milliards de dollars l’an dernier, contre 5,8 milliards de dollars au laboratoire canadien. Les deux groupes ont quasiment le même poids en Bourse: 42,4 milliards pour l’américain et un peu plus de 50 milliards pour le canadien.

M. Ackman a révélé en parallèle lundi détenir environ 9,71% d’Allergan, une participation valorisée à un peu plus de 4,1 milliards de dollars au cours de clôture lundi de l’action (142,0 dollars).

– Action flambe –

Sans attendre de connaître l’issue de cette transaction, les investisseurs ont salué ces annonces à la Bourse de New York. L’action Allergan y bondissait de 20,44% à 172,02 dollars vers 21H50 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

“Nous croyons fermement qu’un rapprochement de Valeant et Allergan créerait une plateforme sans rival en termes de création de valeur et de croissance dans la santé, et nous sommes impatients de finaliser et annoncer très vite les détails de l’opération”, a commenté Valeant dans un communiqué distinct.

M. Ackman et le groupe canadien ont rassuré sur leur capacité à financer cette transaction, précisant avoir déjà sécurisé des crédits auprès des banques Barclays et Royal Bank of Canada.

Cette opération vient confirmer la boulimie d’acquisitions de Valeant, qui n’a jamais caché qu’il serait prêt à acheter une entreprise qui a la même valeur boursière que lui pour croître rapidement.

Depuis sa création en septembre 2010 par le rachat de la société américaine éponyme par le canadien Biovail, Valeant est très actif. Ses plus belles prises sont jusqu’à présent le fabricant américain de lentilles de contact Bausch & Lomb pour 8,7 milliards de dollars en 2013 et le groupe canadien Biovail pour 3,2 milliards de dollars en 2010.

L’entreprise canadienne ambitionne de devenir d’ici 2016 l’un des cinq plus gros groupes pharmaceutiques au monde par la capitalisation boursière.

– Un géant de la beauté –

Un rapprochement avec Allergan lui permettrait de se renforcer aussi bien dans les soins de beauté que l’ophtalmologie.

Allergan, très connu pour son Botox, commercialise aussi des traitements médicaux issus du Botox pour le torticolis, l’incontinence, les problèmes oculaires musculaires.

Dans l’ophtalmologie où il s’est positionné il y a cinquante ans, le laboratoire californien est le numéro deux mondial derrière Novartis, grâce à ses traitements du glaucome, de la sécheresse oculaire et des maladies de la rétine.

Le rapprochement Valeant-Allergan éliminerait aussi la concurrence pour le groupe canadien dont le traitement anti-rides Dysport est le rival du Botox.

Valeant fabrique également des produits ophtalmologiques pour les yeux secs qui sont en compétition avec le médicament Restasis d’Allergan.

M. Ackman a donné jusqu’au 2 mai à Valeant, approché en début d’année, pour lancer leur OPA. Dans le cas contraire, il mettrait fin à leur accord.

L?alliance entre un investisseur activiste et une entreprise classique est inhabituelle car l’arrivée du premier dans le capital d’une société mène le plus souvent à des bras de fer avec la direction, la vente ou la scission d’activités jugées peu rentables.