é Paul-Bert des Puces de Saint-Ouen (Photo : Patrick Kovarik) |
[22/04/2014 15:30:25] Bobigny (AFP) Le PDG du groupe Studyrama a racheté à la société Grosvenor, appartenant au duc de Westminster, les deux marchés phares des Puces de Saint-Ouen, Serpette et Paul-Bert, a-t-on appris mardi auprès de l’intéressé, confirmant une information des Echos.
“J’ai acheté ces deux marchés la semaine dernière”, a déclaré à l’AFP Jean-Cyrille Boutmy, patron du groupe spécialisé dans l’orientation et la vie étudiante. “J’ai fait ces acquisitions à titre personnel”, a-t-il précisé.
Interrogé sur le montant de la transaction, le PDG de Studyrama n’a pas souhaité donner de chiffre. Selon les Echos, le montant serait de l’ordre de 25 à 30 millions d’euros.
Plus grand marché d’antiquaires au monde, les Puces de Saint-Ouen accueillent près de 5 millions de visiteurs par an. Les marchés Paul-Bert et Serpette, créés en 1885, avaient été rachetés en 2005 par la société immobilière Grosvenor, propriété du duc de Westminster, pour environ 50 millions d’euros.
“Ce sont les deux marchés les plus importants des Puces, ils sont connus dans le monde entier”, explique Jean-Cyrille Boutmy, qui précise avoir acquis ces deux espaces emblématiques “par passion du lieu”.
“Mon objectif, c’est de conserver le côté précurseur et éclectique des deux marchés tout en accompagnant leur montée en gamme”, ajoute-t-il, entendant “faire venir de nouveaux marchands, développer l’événementiel et accroître la présence du numérique”.
“Ce rachat est une excellente nouvelle. M. Boutmy semble être un honnête homme, avec de bonnes intentions”, a réagi auprès de l’AFP Bruno Malet, président de l’Association des marchands de Paul-Bert et Serpette (AMPBS).
Depuis plusieurs années, les quelque 350 marchands de ces deux marchés étaient en guerre contre “le Duc” de Westminster, Lord Gerald Grosvenor, qu’ils accusaient de “maltraiter ses sujets français” et “d’imposer des ratios de rentabilité incompatibles avec les possibilités des puciers”.
Selon M. Malet, “entre 150 et 180 procédures” sont engagées auprès du tribunal à son encontre pour “non-renouvellement des baux” ou “charges indûment facturées”.
Pour le nouveau maire divers droite de la ville, qui fut longtemps président de l’association de promotion du marché aux Puces, ce nouveau propriétaire pourra “apporter de la stabilité s’il a une nouvelle vision”.
“Les Puces ont un vrai potentiel qu’il faut encore développer et ces deux marchés sont très dynamiques. Grosvenor, qui gère des bureaux et des centres commerciaux, était dans un raisonnement d’investissement immobilier”, juge William Delannoy, dont les parents tenaient un stand de textile aux Puces.
Classées “zone de protection de patrimoine architectural, urbain et paysager” en 2001, les Puces rassemblent aujourd’hui quelque 1.700 marchands et 14 marchés, qui génèrent un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros par an, dont 300 pour les antiquaires.
Ces dernières années, plusieurs arrivées médiatisées, dont celle du designer français Philippe Starck, ont donné un coup de jeune aux célèbres Puces, qui restent toutefois confrontées à un problème de vétusté de certaines boutiques et de sécurité.