La diversification des ressources d’approvisionnement, la rationalisation de la consommation, outre le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, constituent des choix irréversibles et des enjeux stratégique pour la Tunisie. C’est en tout cas le sentiment des participants à une table ronde organisée, mercredi 23 avril à l’UTICA, dans le cadre du débat national sur l’énergie.
Les intervenants à ce débat ont été unanimes pour souligner l’impératif de diversifier les ressources en énergie à travers la promotion des énergies renouvelables.
D’après eux, la Tunisie, ayant des ressources hydrocarbures limitées, doit renforcer “une transition ciblant la promotion des énergies renouvelables à travers, notamment, de nouvelles réformes institutionnelles, réglementaires et fiscales”.
D’après des exposés présentés au cours de la rencontre, par les représentants de l’équipe de travail mise en place lors du lancement, en juin 2013, du débat national sur l’énergie, “le système énergétique actuel se trouve au cœur des problèmes globaux auxquels fait face la Tunisie”.
Ces défis se résument en l’approvisionnement énergétique, l’étude prospective des ressources naturelles nationales qui se caractérisent par un épuisement des ressources contre une forte demande en énergie et les dépenses énergétiques qui affectent de plus en plus la compétitivité de l’entreprise, ont affirmé les experts.
En effet, la Tunisie devrait satisfaire une demande croissante en énergie, dont la consommation devra atteindre à l’horizon 2030, 19 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole), ont ils indiqué.
Le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Kamel Ben Nacer, qui assistait à cette rencontre, est revenu, lui, sur “la raréfaction des ressources naturelles conjuguées à l’augmentation de la demande”.
“Cela amène la Tunisie à s’engager dans une transition énergétique”, a-t-il dit, estimant que le potentiel des ressources en énergies renouvelables “mérite d’être mieux considéré”.
Le ministre a appelé, à cet effet, le secteur privé à faire part de ses visions et de ses recommandations à même d’établir une stratégie énergétique globale et cohérente et faire face aux défis rencontrés en tenant compte de la modestie des ressources énergétiques du pays.
Selon M. Ben Nacer, la hausse des prix de l’énergie a alourdi le budget de l’Etat. “Le taux de subvention de l’énergie a atteint en 2013 environ 3600 millions de dinars, soit 7 fois l’équivalent des investissements publics réalisés en une année”, argumente le ministre.
Il rejoint, ainsi, plusieurs intervenants et experts pour recommander, face à cette situation, la rationalisation du système de subvention de l’énergie, afin de lui permettre de mieux cibler les catégories faibles qui ne bénéficient actuellement que de 20% des subventions.