Apple (Photo : Philippe Huguen) |
[24/04/2014 07:46:45] New York (AFP) L’iWatch et l’iTV attendront: pressé de toutes parts pour lancer le nouveau produit “hit”, Apple a gagné encore un peu de temps en dégageant de gros bénéfices trimestriels grâce à de bonnes ventes d’iPhone et en décidant de récompenser davantage ses actionnaires.
Lors des trois mois achevés fin mars, qui correspondent au deuxième trimestre de son exercice décalé, la marque à la pomme a réussi à mettre quelque peu en sourdine les doutes sur son élan perdu.
Apple a écoulé 43,71 millions d’iPhone. C’est 6 millions de plus qu’à la même période il y a un an et davantage que les 38,2 millions auxquels s’attendaient les analystes financiers.
Le groupe californien doit cette performance à son partenariat avec le plus gros opérateur de télécoms chinois, China Mobile, qui a commencé à vendre sa gamme de smartphones en janvier. Il y a d’ailleurs enregistré ses meilleures ventes d’iPhone trimestrielles.
“L’ajout de China Mobile, couplé à une forte demande pour les iPhone 4 aux prix plus attractifs, a mené à un record de ventes en Chine”, s’est réjoui le directeur général Tim Cook.
Devancé dans ce créneau très concurrentiel par le sud-coréen Samsung, Apple affirme avoir repris un peu de terrain perdu dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), en France, Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Le groupe n’a cependant pas donné de chiffres détaillés.
Il a en revanche vendu 3 millions d’iPad en moins dans le monde qu’au deuxième trimestre 2013, à 16,35 millions d’unités.
Le groupe informatique a réussi à éviter sa première baisse des ventes depuis 11 ans, qu’anticipait le marché. Le chiffre d’affaires s’élève à 45,64 milliards de dollars, en hausse de 4,7% sur un an. Le groupe table sur des ventes de 36 à 38 milliards de revenus pour les trois prochains mois, une fourchette conforme aux attentes du marché.
Le bénéfice net s’établit à 10,2 milliards de dollars (+7,1%), soit un résultat hors éléments exceptionnels, référence pour les investisseurs américains, de 11,62 dollars, supérieur de 1,44 dollar aux anticipations du marché.
– Quid après l’iPhone ? –
A défaut de séduire les investisseurs, qu’il a habitués pendant une décennie à des bénéfices et ventes stratosphériques, Apple a sorti de sa poche mercredi d’autres baguettes magiques.
Non seulement le groupe a augmenté de 8% le dividende trimestriel, mais il a décidé d’augmenter de 30 milliards de dollars, à 90 milliards, son programme de rachat d’actions, une façon de partager avec ses actionnaires son gros trésor de guerre (159 milliards de dollars) qui suscite les critiques.
L’effet ne s’est pas fait attendre. Le milliardaire et investisseur activiste Carl Icahn, l’un des premiers pourfendeurs de la direction, s’est dit “satisfait”.
“Nous serons aussi heureux quand nous verrons de nouveaux produits”, a-t-il ajouté sur son compte Twitter.
Le groupe informatique a par ailleurs annoncé qu’il allait diviser par sept son action, qui fut longtemps l’une des plus chères à Wall Street.
Le but de “cette scission vise à rendre l’action accessible aux petits investisseurs”, a plaidé M. Cook.
Les nouvelles actions commenceront à coter à partir du 9 juin prochain, a indiqué le groupe sans plus de précisions.
Ces annonces sont “suffisantes pour racheter des actions Apple”, a estimé le cabinet Jefferies, dans une note.
Après avoir été momentanément suspendue, l’action bondissait de 7,50% à 564,10 dollars vers 21H15 GMT dans les échanges électroniques à la Bourse de New York.
Mais dans un contexte de ralentissement de la croissance des smartphones, la question hantant Apple depuis plusieurs mois persiste: à quand le prochain produit révolutionnaire qui prendra le relais de l’iPhone comme locomotive des bénéfices ?
“Nous avons de beaux produits en développement, dont je suis très très fier et pour lesquels je suis très excité”, a assuré Tim Cook, qui a succédé au fondateur et charismatique Steve Jobs.
iPhone 6? iWatch? iTV? M. Cook n’a donné aucun indice, évoquant seulement de “prochains iPads”.
“Le plus important désormais c’est le lancement de l’iPhone 6 et d’une nouvelle gamme de produits comme l’iWatch”, fait valoir Brian White, analyste chez Cantor Fitzgerald.