Les ministres des Affaires étrangères français et allemand, Laurent Fabius et Frank-Walter Steinmeier, ont réaffirmé la “confiance” et “la mobilisation” de l’Union européenne autour du succès de la Tunisie qui a su engager une transition exemplaire. «Cette confiance politique, nous voulons la manifester aussi sur le plan économique et social», ont-ils affirmé dans une déclaration conjointe à l’issue de leur rencontre avec le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, qui les a reçus jeudi au Palais de Carthage.
Laurent Fabius a souligné que c’est la première fois que les ministres des Affaires étrangères français et allemand se déplacent ensemble à l’étranger, hors d’Europe. “Nous représentons l’Union européenne. Nous avons choisi à dessein la Tunisie parce que deux mots résument notre sentiment vis-à-vis de ce pays: la confiance et la mobilisation. La confiance, parce que vous avez engagé une transition exemplaire et franchi pacifiquement les étapes de la transition dont l’adoption d’une Constitution”, a expliqué Fabius, relevant qu’il reste toutefois l’étape électorale à franchir. “Cette confiance politique, nous voulons la manifester aussi sur le plan économique et social, a-t-il affirmé. Nous avons aussi confiance en les Tunisiens sur le plan économique, un point très important, car cette transition démocratique doit s’accompagner d’une situation économique stabilisée et améliorée. Nous apportons notre soutien et notre salut très amical au peuple tunisien», a conclu Fabius.
Pour sa part, Steinmeier a souligné que cette visite conjointe en Tunisie représente «un symbole emblématique pour notre politique de bon voisinage». La Tunisie, a-t-il relevé, a été le point de départ des révolutions qui ont ébranlé le monde arabe depuis 2011. Malheureusement, dans les pays d’Afrique du Nord, tous les rêves ne se sont pas réalisés et tous les gens n’ont pas pu bénéficier des fruits de la démocratie. La Tunisie est un exemple important en la matière, saluant les efforts des responsables politiques en faveur d’un développement démocratique, d’une réforme de l’administration et de la justice et de la lutte contre la corruption. Ces facteurs constituent une base solide qui devrait inciter les investisseurs européens à s’engager en Tunisie, a encore dit Steinmeier.
A rappeler que les ministres français et allemand effectuent les 24 et 25 avril 2014 une visite conjointe à Tunis. Ils ont notamment rencontré, jeudi après-midi à Dar Dhiafa, le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa. Une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, est également prévue outre une visite au chantier du Réseau ferroviaire rapide du Grand Tunis (RFR), dont le financement est assuré à hauteur de 60% par des bailleurs de fonds européens.