Etats-Unis : la Fed se réunit, peu de surprises attendues

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éricaine, la Fed, à Washington (Photo : Karen Bleier)

[30/04/2014 07:27:55] Washington (AFP) Le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) achève mercredi une réunion de deux jours qui devrait déboucher sur une nouvelle réduction modeste de l’aide de la banque centrale à l’économie des Etats-Unis.

“Nous prévoyons une réunion du Comité monétaire (FOMC) plutôt calme”, indique Doug Handler, économiste pour IHS Global Insight. “Pas de feux d’artifice”, promet Steven Ricchiuto, chef économiste pour Mizuho Securities

Pour la quatrième fois d’affilée, le FOMC devrait annoncer qu’il réduit de 10 milliards de dollars ses injections de liquidités dans le système financier.

Elles passeront de 55 milliards de dollars mensuels à 45 milliards, dont probablement 20 milliards investis en créances immobilières et 25 milliards en bons du Trésor.

La Fed a commencé en janvier à réduire ses achats d’actifs destinés à favoriser la baisse des taux d’intérêt, les investissements et la consommation.

La banque centrale a clairement fait savoir que si l’économie le permettait, elle entendait mettre un terme à cette aide exceptionnelle à la reprise d’ici la fin de l’année. Ce programme non-conventionnel d’assouplissement monétaire — le troisième depuis la crise de 2008– a commencé en septembre 2012.

Au total, la Fed aura ainsi injecté dans l’économie plus de 3.500 milliards de dollars via l’achat de bons du Trésor et de titres hypothécaires.

Quant aux taux d’intérêt au jour le jour, son outil conventionnel d’action monétaire, ils devraient rester proche de zéro, comme ils le sont depuis fin 2008.

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ésidence de la Fed, Janet Yellen, en mars 2014 à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

Dans son communiqué, le FOMC devrait réitérer sa promesse qu’ils demeureront à ce niveau “pendant une période considérable”.

“La Fed n’apportera aucun changement ni aux taux d’intérêt, ni à son message d’orientation monétaire”, affirme Paul Edelstein de Global Insight. Il n’y a pas de conférence de presse prévue pour Janet Yellen, qui a pris la présidence de la Fed en février, à l’issue de cette réunion.

– Une semaine importante en indicateurs –

Les acteurs sur les marchés sont un peu dépourvus d’indications précises sur les intentions de politique monétaire de la Fed depuis qu’à la dernière réunion, le FOMC a abandonné un objectif de taux de chômage pour signaler une future hausse des taux.

Ils seront alors très attentifs à ce que dira le Comité monétaire sur l’état de l’économie alors que celle-ci sort enfin de la léthargie d’un hiver particulièrement difficile.

Une mention sur la crise en Ukraine dans le communiqué est peu probable même si les minutes de la dernière réunion ont montré que les membres du Comité monétaire s’inquiétaient d'”un impact négatif (de cette crise) sur la croissance mondiale”.

Outre cette réunion de la Fed, la semaine est riche en indicateurs importants. Mercredi est aussi publiée la première estimation de la croissance au premier trimestre. Vendredi paraîtront les chiffres de l’emploi en avril, plus sensibles pour les marchés.

Les analystes s’attendent à une croissance du Produit intérieur brut (PIB) médiocre de janvier à mars, de 1% seulement, après une expansion de 2,6% au 4e trimestre. L’hiver exceptionnellement rigoureux serait le principal responsable de ce ralentissement.

Du côté de l’emploi, l’amélioration ébauchée en mars, après des mois d’hiver décevants, devrait se poursuivre. Les analystes projettent 210.000 créations d’emplois et un taux de chômage en léger retrait à 6,6%. D’autres chiffres seront en outre publiés cette semaine donnant de précieuses indications sur la consommation (dépenses et revenus des ménages), l’immobilier (dépenses de construction) et la production industrielle (ISM Manufacturier).

Pressée de questions lors d’une conférence de presse à l’issue de la précédente réunion du FOMC le 19 mars, la présidente de la Fed avait laissé échapper qu’une première hausse des taux serait envisageable “six mois” après la fin des injections de liquidités, prévue entre octobre et décembre. Les marchés avaient violemment réagi à la perspective tout à coup rapprochée d’un relèvement des taux.

Depuis lors, Mme Yellen s’est attachée à assurer que même après une première hausse des taux, ceux-ci resteraient plus bas que la normale pendant un certain temps. Il s’agit de résorber “les effets persistants de la crise financière” de 2008 sur une capacité productive de l’économie qui a du mal à progresser, a-t-elle expliqué.