énérale du Fonds monétaire international (FMI) la Française Christine Lagarde lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, au siège du FMI à Washington, le 12 avril 2014 (Photo : Paul J. Richards) |
[30/04/2014 21:21:11] Washington (AFP) Le Fonds monétaire international a approuvé mercredi un plan d’aide de 17 milliards de dollars sur deux ans en faveur de l’Ukraine, menacée de banqueroute et fragilisée par une insurrection pro-russe dans l’Est.
Le feu vert du conseil d’administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres, permet le déblocage immédiat d’un premier prêt de 3,2 milliards de dollars à Kiev, qui doit régler une facture de gaz de plusieurs milliards de dollars à son voisin russe.
L’accord du FMI, qui envisageait jusqu’ici un plan d’aide compris entre 14 et 18 milliards, devrait ouvrir la voie à d’autres donateurs (Union européenne, Banque mondiale…) afin de parvenir à un plan de sauvetage global de 27 milliards de dollars.
Les prochains prêts de l?institution ne seront toutefois débloqués que par étapes et à la condition que Kiev applique un programme d’économies drastique.
Les autorités intérimaires à Kiev, qui avaient appelé l’institution à l’aide début mars, ont déjà donné des gages de bonne volonté en annonçant une baisse des subventions énergétiques –qui se traduira par une hausse de 50% des prix du gaz–, mesure réclamée de longue date par le Fonds.
La tâche s’annonce toutefois ardue pour l’Ukraine dont l’économie devrait se contracter de 5% cette année, selon les projections du Fonds alors qu’une récession d’environ 4% était jusque-là attendue. La croissance devrait repartir (+2%) dès 2015, selon l’institution.
Ardemment soutenue par les Occidentaux, l’aide du FMI doit permettre à Kiev de faire face à ses obligations financières, notamment vis-à-vis de son voisin russe. Gazprom réclame 2,2 milliards de dollars pour ses livraisons récentes de gaz tandis que Moscou exige 11,4 milliards d’arriérés au titre des réductions de prix accordées à l’Ukraine ces dernières années — un montant contesté par Kiev.
Le plan d’aide, le troisième accordé par l’institution à l’Ukraine depuis 2008, doit également permettre d’améliorer le climat des affaires mais reste sujet à de fortes incertitudes liées à la crise politique.
Mercredi, les forces armées ont été mises en état d’alerte pour tenter d’enrayer les mouvements séparatistes dans l’Est, un des poumons économiques du pays.
Le passif du pays avec le FMI ne plaide par ailleurs pas en sa faveur. Les deux précédentes lignes de crédit accordées à l’Ukraine (16,4 milliards de dollars en 2008, 15,1 milliards en 2010) avaient été rapidement interrompues face au refus des autorités de mettre en oeuvre des réformes impopulaires.
Cinq des 17 milliards annoncés mercredi devront d’ailleurs être utilisés par Kiev pour rembourser le FMI lui-même.