La Bourse de Paris regarde sans espoir du côté de la BCE la semaine prochaine

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[03/05/2014 08:18:44] Paris (AFP) La réunion de la Banque centrale européenne (BCE) constituera la principal événement de la semaine prochaine à la Bourse de Paris, même si les investisseurs n’ont aucun espoir de voir l’institution faire un geste cette fois-ci.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a gagné 0,32% pour terminer vendredi à 4.458,17 points. Ses gains depuis le 1er janvier s’établissent à 3,78%.

Le léger sursaut de l’inflation en avril a en effet éloigné pour le moment les scénarios les plus pessimistes concernant les risques de déflation en zone euro, et le marché parisien s’attend donc à ce que le président de la BCE, Mario Draghi, reporte une nouvelle fois tout coup de pouce supplémentaire.

“L’enjeu de cette réunion n’est pas d’avoir de nouvelles mesures, car les investisseurs savent tous que la BCE n’en prendra pas à court terme”, souligne Christopher Dembik, un analyste de Saxo Banque. “Car après le rebond de l’inflation en avril, l’institution n’est pas dans l’urgence pour le moment”, a-t-il ajouté.

Cette publication va à l’encontre “des extrapolations des analystes” et “les investisseurs commencent à se faire à l’idée” que la BCE va pouvoir “continuer à ne rien faire”, estime également Franklin Pichard, directeur Barclays Bourse.

“La remontée d’avril et ses causes, vont à l’encontre d’un changement dans la politique de la BCE dès la réunion de la semaine prochaine”, note aussi les économistes de BNP Paribas.

Donc, selon M. Dembik, “l’enjeu de la semaine prochaine est plutôt d’avoir la confirmation que Mario Draghi laisse la porte ouverte à de nouvelles mesures si besoin est”.

Mais même si les investisseurs parisiens n’attendent rien de concret, ils devraient néanmoins adopter, comme souvent, une attitude prudente avant cette réunion.

Le début de semaine s’annonce d’autant plus calme en termes macroéconomiques que les publications de premier plan sont plutôt réduites.

Parmi les quelques statistiques attendues figurent “un ensemble d’indicateurs en zone euro qui vont permettre d’avoir un panorama complet” avec notamment l’indice PMI des services, a relevé M. Dembik.

L’indice de production manufacturière en Chine (PMI HSBC) doit aussi être publié lundi, ce qui permettra de voir s’il y a “un ralentissement économique chinois ou pas, mais tout porte à croire que oui”, a noté M. Dembik.

Par ailleurs, même si les places boursières sont ouvertes, les 8 et 9 mai, nombre d’acteurs des marchés n’en feront pas moins le pont et le volume d’échanges risque d’être réduit.

– Les ‘fusac’ animent la cote –

La semaine risque d’être “tronquée” d’une certaine façon avec de “petites séances sans beaucoup de volumes jeudi et vendredi ou la cote risque de tourner au ralenti”, a affirmé M. Pichard.

Du côté des entreprises, le rythme des publications va néanmoins rester soutenu, avec une importante concentration de poids lourds de la cote mardi et mercredi, notamment du secteur bancaire, comme Société Générale ou Crédit Agricole.

A l’instar de la semaine passé, les grandes manoeuvres de fusions-acquisitions devraient également continuer d’animer la cote.

De ce point de vue, la star de la semaine a été Alstom, avec la compétition entre l’Américain General Electric et l’Allemand Siemens pour reprendre la branche énergie du groupe, auquel est venue s’ajouter l’intervention du gouvernement français soucieux de l’avenir du fleuron industriel national.

Pour le moment, le groupe français a affiché sa préférence pour GE, mais sans complètement fermer la porte à d’autres offres. Il publiera ses résultats annuels mercredi et pourrait apporter des précisions.

“Toutes ces opérations continuent d’animer la cote”, conduisant beaucoup de courtiers à “revoir à la hausse leurs objectifs de cours”, avec “des secteurs entiers qui bénéficient de la dynamique liée à ces opérations capitalistiques”, a observé M. Pichard.

“Dans l’ensemble, c’est donc un environnement qui reste plutôt vertueux” et dont le marché a “profité pour franchir à nouveau le seuil psychologique des 4.500 points et évolue ainsi autour de ses plus hauts depuis 2008”, a-t-il poursuivi.

Pour autant, juge-t-il, l’impact positif dépasse rarement les frontières du secteur concerné et le marché dans son ensemble n’aura “toujours pas de catalyseurs pour aller au-delà”.

Euronext (CAC 40)