Au cours du premier trimestre 2014, le déficit de la balance courante a atteint 2,4% du PIB, a affirmé Nidhal Ouerfelli, porte-parole officiel de la présidence du gouvernement et ministre auprès du chef de gouvernement, chargé de la coordination et du suivi des affaires économiques.
Il a déclaré aux médias, au terme d’une réunion du conseil des ministres tenue vendredi à La Kasbah, sous la présidence de Mehdi Jomaa, qu’a ce rythme, le déficit de la balance courante pourra atteindre 12% du PIB à la fin de l’année en cours. Le gouvernement prévoit de maintenir ce taux à 7% du PIB à la fin de cette année, a ajouté le ministre.
Le conseil ministériel a décidé plusieurs dispositions visant à maîtriser le déficit de la balance commerciale et à atteindre, à la fin 2014, 72% du taux de couverture des importations par les exportations, contre 60% actuellement.
Une partie de ces dispositions «urgentes et immédiates», selon M. Ouerfelli, concernent l’amélioration des exportations, le retour à la normale des activités de production et de transport du phosphate du bassin minier, outre la révision du trafic du transport aérien afin de renforcer l’exportation des légumes et fruits.
Les ministres ont en outre décidé d’autoriser les propriétaires des cliniques privées à intégrer le payement des factures en devises, opération auparavant interdite.
Le conseil ministériel a, par ailleurs, décidé de rendre obligatoire la déclaration des recettes en devises après chaque opération d’exportation.
En matière d’importation, les dispositions approuvées concernent le renforcement des opérations d’audit liées à l’évolution de la consommation, notamment dans le domaine de l’énergie.
Il s’agit en outre de lancer une campagne de rationalisation de la consommation d’énergie, à travers la distribution d’environ 6 millions de lampes économiques dans les différents gouvernorats et la révision de la taxe appliquée sur les matériels de consommation d’énergie.
M. Ouerfelli a ajouté que les mesures adoptées concernent aussi le maintien du même plafond enregistré en 2013, pour l’importation des voitures au titre de l’année 2014.
Il s’agit également d’œuvrer à réduire les importations de certains produits existants en Tunisie, et ce en coopération avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Sur un autre plan, le porte-parole de la présidence du gouvernement a indiqué que la situation des finances publiques s’est améliorée, au cours de la dernière période, malgré les pressions enregistrées. Cette reprise s’explique par l’efficacité de la gestion mensuelle de la trésorerie des finances et de ses recettes, a-t-il fait savoir.
Cette amélioration est aussi due à l’évolution du taux de recouvrement des recettes fiscales enregistrée jusqu’au mois d’avril, soit une hausse de 15 millions de dinars.
D’après le ministre, l’amélioration de la situation des finances publique en Tunisie est notamment due à l’obtention d’une garantie de prêt américaine d’une valeur de 800 millions de dinars, ce qui nous permettra de couvrir nos dépenses jusqu’au mois de juillet 2014, période au cours de laquelle la Tunisie devra rembourser une bonne partie de ses dettes.