Shinzo Abe : “jamais je n’aurai peur des réformes”

815957575025d2b64c3c01b50b93e03c55a33ceb.jpg
à Paris, le 6 mai 2014 (Photo : Eric Piermont)

[06/05/2014 09:41:46] Paris (AFP) Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a martelé mardi à Paris que “jamais (il n’aurait) peur des réformes” et défendu son programme de relance, les “Abenomics”, qui a perdu de son lustre au niveau international.

“Jamais je n’aurai peur des réformes”, a dit M. Abe dans un discours prononcé au siège de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Il a ainsi souligné qu’il venait d’augmenter la TVA au Japon et qu’il entendait réformer entre autres le marché de l?électricité.

Le Premier ministre japonais a utilisé plusieurs images pour défendre ses réformes, allant du peintre impressionniste français Monet et sa “ténacité” à poursuivre son oeuvre en luttant contre la cécité, à la “Bentobox”, boîte utilisée au Japon pour emporter son repas et divisée en petits compartiments.

“Nous devons créer une structure économique de type bento pour exploiter au maximum le potentiel de chacun”, dans “la variété et la diversité”, a-t-il dit, promettant: “les Abenomics seront menées à leur terme”.

Il a assuré que sa politique avait “fait renaître” l’économie japonaise.

Le mot “Abenomics” désigne la politique de lutte contre la déflation où le Japon est resté englué de longues années, engagée par M. Abe, qui repose sur trois piliers ou “flèches”: relance monétaire et budgétaire, consolidation des finances publiques et réformes structurelles.

Si à ses débuts il y a 15 mois cette politique a suscité beaucoup d’enthousiasme dans le monde, elle a depuis perdu de son lustre et le Japon est accusé de s’être arrêté à la première étape, la politique monétaire agressive.

Le FMI en particulier a abaissé début avril ses prévisions de croissance pour le Japon et averti: “le tir des deux flèches restantes des Abenomics – les réformes structurelles et une consolidation budgétaire au-delà de 2015 – est essentiel pour atteindre l’objectif d’inflation et dynamiser la croissance”.

Christian Kastrop, économiste à l’OCDE, a lui estimé mardi que “la première flèche avait fonctionné”, mais que le Japon restait confronté au “défi” de sa dette, qui représente plus de deux fois son Produit intérieur brut.

“Il n’y a pas de marge au Japon pour un assouplissement budgétaire”, a-t-il jugé lors d’un point presse.