Alstom : pas de dividende cette année après la chute du bénéfice

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çe à un dividende. (Photo : Sébastien Bozon)

[07/05/2014 06:06:19] Paris (AFP) Le géant industriel Alstom, en pleine incertitude sur son avenir, a publié mercredi des résultats en baisse pour son dernier exercice, en raison d’un contexte économique difficile et a prévenu qu’il renonçait à un dividende.

Le fabricant de turbines électriques et de TGV a dégagé un bénéfice net en baisse de 28% sur l’exercice décalé achevé fin mars, à 556 millions d’euros, affecté par des dépréciations d’actifs et l’augmentation de charges de restructuration et financières.

Il n’a pas réaffirmé les prévisions pour le prochain exercice qu’il avait exposées en janvier.

“Les conditions macroéconomiques continuent à peser sur la performance commerciale d’Alstom avec un environnement toujours peu porteur dans les pays matures. Dans ce contexte économique, de nombreux grands projets d’infrastructure ont été décalés, notamment chez +Thermal Power+”, son activité principale dans les centrales thermiques, a expliqué le groupe dans un communiqué.

Cette division, qui fournit des centrales électriques clefs en main et de gros équipements comme des turbines et alternateurs, souffre d’un marché européen de l’électricité en surcapacités.

Le chiffre d’affaires est resté stable à 20,7 milliards d’euros, pour un résultat opérationnel annuel en recul de 3% à 1,4 milliard, ce qui donne une marge opérationnelle en léger retrait à 7% (contre 7,2% sur l’exercice précédent), comme l’avait anticipé le groupe.

Les nouvelles commandes se sont également inscrites en baisse, de 10% à 21,5 milliards d’euros. Le carnet de commande total s’établissait ainsi à 51,5 milliards d’euros à la fin de l’exercice, représentant deux ans et demi d’activité.

La trésorerie libre, indicateur très regardé par le marché, est repassée en terrain positif au second semestre. Sur l’ensemble de l’exercice écoulé, elle est négative de 171 millions d’euros.

En novembre, Alstom avait annoncé la suppression de 1.300 postes dans le cadre d’une accélération de ses économies, essentiellement dans son activité de centrales électriques.

Pour accroître sa marge de manoeuvre financière, le groupe avait aussi lancé un nouveau plan de cession d’actifs de 1 à 2 milliards d’euros, avec notamment la vente envisagée d’une participation minoritaire d’Alstom Transport, sa branche de construction ferroviaire, qui fabrique notamment les TGV.

Retournement de situation fin avril, avec le dépôt d’une offre de rachat du pôle énergie d’Alstom par l’américain General Electric, avec qui l’industriel français avait mené des discussions secrètes. L’allemand Siemens s’est par la suite invité dans le processus avec le soutien du gouvernement français.

Le conseil d’administration d’Alstom s’est donné jusqu’à la fin mai pour étudier d’éventuelles offres de rachat pour sa branche énergie, avant d’entrer en négociations exclusives avec le candidat mieux disant.

Il a donné sa préférence à l’offre de 12,35 milliards de dollars de GE, mais Siemens a contre-attaqué en proposant également de racheter les activités énergie du groupe, mais en ajoutant dans la transaction sa propre activité Transports.

Si la cession de l’énergie devait aboutir, Alstom se concentrerait sur son pôle transport et utiliserait le produit de la cession pour réduire son endettement.