Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, prévoit une amélioration du taux de croissance au deuxième trimestre 2014, lequel sera meilleur que celui enregistré au cours du premier trimestre, et ce en s’appuyant sur les indicateurs des secteurs de l’agriculture et du tourisme.
Lors d’une rencontre d’information tenue, jeudi, à Tunis, avec le ministre des Finances et de l’Economie, Hakim Ben Hamouda, M. Ayari a expliqué cette amélioration prévue par l’apparition de prémices positives pour la saison de l’agriculture, notamment les deux récoltes de céréales et d’huile d’olive, outre les indicateurs prometteurs de la saison touristique, prévoyant un flux de touristes de 7 millions de visiteurs au cours de cette année.
Le gouverneur de la BCT a également évoqué la reprise du rythme de la production et d’exportation du phosphate, qualifiant le secteur de «l’Or de la Tunisie» et soulignant, par ailleurs, l’amélioration des ressources fiscales, notamment au cours du mois d’avril.
Il a précisé que les principaux moteurs de croissance de l’économie tunisienne à moyen terme permettront d’atteindre un taux de croissance de 3% à la fin de 2014 contre des estimations à l’entour de 2,8%. M. a souligné que la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a dévoilé lors d’une réunion qu’elle a eue au Maroc, des prémices d’amélioration de l’économie tunisienne, prévoyant un taux de croissance de 2,9%.
Toutefois, le patron de la BCT estime nécessaire d’adopter la prudence, de faire preuve de vigilance et de ne pas trop tomber dans l’optimisme. Il a ainsi exprimé sa préoccupation de voir le déficit commercial atteindre un niveau critique (2,4% du PIB au cours du 1er trimestre de 2014), appelant à la nécessité de pallier la situation via la consolidation des exportations et la maîtrise des importations.
Le gouverneur de la BCT a fait savoir, dans ce cadre, que la BCT et les ministères de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie oeuvrent à l’adoption de nouvelles mesures visant à rationaliser les importations.
Ayari a fait part de sa préoccupation quant à la baisse des réserves en devises en raison de l’importation des hydrocarbures et produits énergétiques. Il a précisé que les importations de l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP), la Société Tunisienne des Industries de Raffinage (STIR) et la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) ont atteint 300 millions de dollars (1dollar=1,6 dt), d’où la grande pression sur les devises.
Il a affirmé, dans ce contexte, que les réserves en devises de la Tunisie couvrent 96 jours d’importation après l’obtention de crédits extérieurs qui ont consolidé ces avoirs.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, a souligné que la Tunisie a regagné la confiance de ses partenaires économiques, au cours du 1er trimestre 2014. Pour les bailleurs de fonds internationaux, la conjoncture politique en Tunisie est devenue plus claire, a avancé Ben Hammouda, faisant remarquer que ce regain de confiance se traduira au cours des prochains mois par une reprise du rythme de l’investissement.
Ben Hammouda n’a pas écarté la possibilité d’une révision à la hausse du taux de croissance de la Tunisie de 2,8% à 3% pour l’année 2014.