érence de presse, le 24 mars 2014 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[12/05/2014 08:58:54] New York (AFP) Le directeur général de BNP Paribas Jean-Laurent Bonnafé s’est rendu la semaine dernière aux Etats-Unis pour tenter d’obtenir la clémence des autorités dans une affaire qui pourrait coûter très cher à sa banque, affirme lundi le New York Times.
BNP Paribas cherche à éviter d’avoir à plaider coupable dans une affaire de contournement de sanctions internationales imposées par les Etats-Unis, ajoute le journal, citant des personnes proches du dossier.
La plus grande banque française cotée a accepté de plaider coupable, mais seulement au niveau de la filiale et non au niveau du groupe, mais sa proposition n’a guère ébranlé les procureurs, ajoute le NYT.
Les autorités américaines menacent de poursuivre au pénal la banque et “au moins une douzaine” de ses employés.
Accepter de plaider coupable –ce qu’aucune banque n’a accepté de faire aux Etats-Unis depuis deux décennies– pourrait avoir des conséquences graves pour la marche du groupe, qui s’exposerait à des demandes de dédommagement et pourrait voir sa licence bancaire révoquée.
Mercredi, M. Bonnafé, qui était accompagné de deux de ses plus proches lieutenants –Philippe Gijsels et Jean Clamon– s’est rendu à Washington pour négocier avec David O’Neil, chef de la division criminelle du ministère de la Justice, Preet Bharara, le procureur fédéral de Manhattan et Cyrus Vance Jr, le procureur du district de Manhattan.
Jeudi, M. Bonnafé s’est rendu à New York pour rencontrer l’antenne régionale de la Réserve fédérale, qui exerce la supervision des banques implantées à New York, et le principal régulateur bancaire de l’Etat Benjamin Lawsky.
Lors de la présentation de ses résultats trimestriels, fin avril, BNP Paribas avait prévenu que les sanctions qu’elle encourt aux Etats-Unis pourraient largement excéder la provision qu’elle a constituée pour se couvrir.
“Les discussions qui ont eu lieu pendant le premier trimestre 2014 (…) montrent qu’il existe une très grande incertitude sur les sanctions qui pourraient être décidées par les autorités des Etats-Unis à l’issue du processus: il ne peut être exclu que la pénalité excède très significativement la provision constituée”, indique le groupe, qui avait mis en réserve 798 millions d’euros à cet effet l’an dernier.
Le Crédit Suisse, auquel les autorités américaines reprochent d’avoir favorisé l’évasion fiscale de leurs ressortissants, se trouve à peu près dans la même situation. Un accord pourrait intervenir dès cette semaine, affirme le journal.