Vacances d’été et crise : l’écart se creuse entre Européens du Nord et du Sud

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èce (Photo : Louisa Gouliamaki)

[13/05/2014 06:27:54] Paris (AFP) La crise continue de peser. Si 54% des Européens prévoient de partir en vacances cet été, comme en 2013, les écarts se creusent entre Européens du Nord et Européens du Sud, selon le baromètre Ipsos-Europ Assistance publié mardi.

Au total, 43% des Français, Allemands, Britanniques, Italiens, Espagnols, Belges et Autrichiens ne prévoient pas de partir et 3% ne se prononcent pas, selon ce baromètre qui mesure les intentions pour la période juin-septembre.

“L’étude montre clairement que l’Europe du Sud reste très touchée par la crise alors que l’Europe du Nord retrouve des niveaux de départs d’avant-crise”, a déclaré à l’AFP Thierry Depois, directeur général d’Europ Assistance.

En 2008, le taux moyen d’intentions de départs des Européens étudiés était de 67%. Il était passé sous les 60% en 2012 et a continué de baisser ensuite.

– Les Allemands partent plus –

Cette année, la tendance remonte dans les pays germaniques: 56% des Allemands prévoient de partir cet été (+4 points en un an) et 68% des Autrichiens (+11 points), selon cette étude, menée du 10 février au 21 mars auprès d’un échantillon représentatif de 3.505 personnes majeures.

Les Autrichiens sont ainsi les plus enclins à partir.

Dans les autres pays, les perspectives sont moins réjouissantes.

– Les Français partent moins –

Seuls 58% des Français ont prévu des vacances entre juin et septembre, 4 points de moins qu’en 2013 et 8 points de moins qu’en 2012, selon ce baromètre.

“Ce taux d’intentions de départs se situe désormais à un niveau proche de la moyenne européenne, la spécificité de ce pays où l?on part beaucoup en vacances s?estompant année après année”, relève l’étude d’Ipsos.

La baisse touche aussi les Britanniques, qui sont 54% à prévoir des vacances (-2 points), les Italiens (52%, -1 point) et les Belges (47%, -2 points).

– Les Espagnols partent peu –

Et comme l’an dernier, moins d’un Espagnol sur deux compte partir en vacances d’été, avec seulement 42% d’intentions de départs (stable), dans un pays laminé par le chômage.

Le budget moyen des Européens pour les vacances d’été augmente un peu, à 2.313 euros, contre 2.242 euros en 2013 (+71 euros).

Mais “derrière cette relative stabilité des budgets, se manifeste un creusement des écarts entre les pays les plus touchés par la crise et ceux dont l?économie résiste mieux”, rapporte l’étude.

Le différentiel est d’environ 700 euros entre les pays du Nord (Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Autriche) et les pays latins (France, Italie, Espagne), contre 370 euros seulement en 2008.

En moyenne, les Britanniques sont en tête (2.932 euros), devant les Belges (2.577 euros), les Autrichiens (2.542 euros) et les Allemands (2.397 euros). Viennent ensuite les Français (2.227 euros) et les Italiens (1.798 euros). Les Espagnols se limiteront le plus (1.723 euros).

– 22% des Européens ne partent pas –

Au total, 22% des Européens renoncent aux vacances d’été (+1 point sur un an) — surtout en Espagne et en Italie.

“On voit un vrai décrochage, entre ceux qui ne partiront pas du tout et ceux qui ont toujours les moyens de partir et maintiennent le budget”, note Thierry Depois.

Les retraités et les femmes sont les plus pénalisés.

A contrario, ceux qui ont l’habitude de partir plusieurs fois par an en vacances devraient eux partir encore plus cet été.

L’étude remarque un niveau d’indécision nettement supérieur cette année par rapport à l’an dernier sur la destination choisie.

A noter aussi, “la tendance aux achats de dernière minute des Européens repart en hausse cette année” (+3%), après deux années de reflux, dit Thierry Depois.

Internet reste incontournable: 59% des Européens déclarent réserver leurs vacances sur le net, contre 28% en 2005. Les Britanniques sont en tête de peloton, les Italiens en queue.

Pour la plupart des Européens (62%), vacances d’été riment toujours avec séjour balnéaire. Mais 18% envisagent la montagne (+4 points) et 17% la campagne (+3 points). Les Français sont même 24% à envisager la montagne comme destination possible, contre 15% l’an passé.