égional) quitte la gare de Rennes, le 9 décembre 2011 (Photo : Damien Meyer) |
[13/05/2014 11:41:45] Paris (AFP) La relance annoncée par la SNCF de mesures d’incitation aux départs volontaires s’apparente à “un plan social” pour réduire les sureffectifs dans le fret et aux guichets, ont estimé mardi plusieurs syndicats de cheminots.
Selon la direction, la mesure, présentée mardi en comité central d’entreprise, consiste à mettre à jour un texte réglementaire, dit référentiel RH 0281, qui définit depuis 1954 les conditions d’accompagnement des départs volontaires des cheminots.
Pour la CGT-Cheminots, premier syndicat, la SNCF vise ainsi à “abaisser sa masse salariale à l’aube de la réforme ferroviaire” et de l’ouverture totale à la concurrence.
La SNCF, qui a plongé dans le rouge en 2013 avec une perte nette de 180 millions d’euros, avait annoncé en décembre son intention de réduire ses effectifs moyens de 1.400 postes en 2014, soit 2.500 personnes concernées selon la CGT qui avait alors dénoncé “un véritable plan d’austérité imposé aux cheminots”.
Concrètement, la mesure permettra de “faire partir les cheminots prématurément à la retraite”, dans des “métiers ciblés” qui seront “le fret et les guichetiers”, explique Cédric Robert, secrétaire fédéral de la CGT Cheminots.
Celui-ci dénonce une “situation ubuesque” alors que “nous avons subi quatre réformes des retraites depuis 2003 pour nous faire travailler plus longtemps”.
Depuis la dernière réforme, en 2007, les cheminots ne partent plus automatiquement à 55 ans. Ils partent en moyenne à 58 ans.
Pour Nathalie Bonnet (Sud-Rail, troisième syndicat), le toilettage du référentiel RH0281 est “clairement un plan social” pour “faire partir tous les cheminots du fret en excédent” et permettre à la SNCF de supprimer “la moitié des vendeurs” entre 2012 et 2016.
Pour inciter au départ les salariés “embauchés depuis au moins quatre ans”, une prime sera offerte. A partir de 15 ans d’ancienneté, un salarié pourra partir avec 15 mois de salaire, et jusqu’à 18 mois pour les plus âgés, précise-t-elle. Entre 4 et 15 ans d’ancienneté, la prime est “pratiquement nulle”.
“Ceux qui ont entre 53 et 56 ans vont faire leurs calculs mais la prime n’annulera pas les effets de la décote”, évalue Mme Bonnet. Selon elle, le dispositif a été utilisé “pour la dernière fois dans les années 90”.
Dans un communiqué, FO, cinquième syndicat, y voit lui aussi “un véritable plan social” avec potentiellement “des milliers d’emplois au statut (ndlr des cheminots) sacrifiés”.