Endettement, problèmes fonciers, manque de main-d’œuvre, déficit en eau destinée à l’irrigation, vol de bétail, hausse des prix des intrants, maladies affectant l’arboriculture… ce sont là les principaux problèmes dont souffrent les agriculteurs et les éleveurs tunisiens.
Romdhane Ben Ahmed est un agriculteur de 65 ans, qui vient de perdre toute sa récolte de pois chiche, à cause d’une maladie à laquelle il n’a pas pu faire face. «J’ai contacté les services régionaux de l’agriculture pour m’aider à affronter ce fléau, mais ils n’ont pas réagi», a-t-il regretté.
Ce sexagénaire se plaint également de l’absence de mesures d’incitation au profit des agriculteurs. A titre d’exemple, il cite la révision à la baisse de la prime d’hydrocarbures accordée par l’Etat aux agriculteurs disposant de tracteurs (à raison de 80 millimes/litre).
Pour Chedly Ben Salah, agriculteur de Melloulech (Mahdia) qui assistait, lundi 12 mai, au meeting de l’agriculture, tenu à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de la nationalisation des terres agricoles, l’approvisionnement en eau douce constitue la plus grande difficulté des agriculteurs de sa région.
«En raison de la proximité de Melloulech de la mer, la majorité des puits de la région n’offrent qu’une eau dont la salinité est élevée. Ainsi, nous nous trouvons dans l’obligation d’apporter de l’eau douce, en citernes, à partir de puits lointains, ce qui coûte cher», a-t-il expliqué.
De son côté, Abdelhamid Chamekhi, agriculteur (Bouhajla- Kairouan) a pointé de doigt le problème de l’endettement qui aggrave les difficultés des agriculteurs.
«J’ai contracté un crédit de la BNA de 4.800 dinars, mais je n’ai pas pu le rembourser dans les délais en raison de difficultés financières”, a-t-il raconté. «Entre temps, le montant s’est alourdi, à cause des pénalités de retard, dépassant les 13.000 dinars. Actuellement je suis obligé de rembourser plus que le double» a-t-il expliqué avec colère.