Alstom (Photo : Sébastien Bozon) |
[13/05/2014 18:58:19] Paris (AFP) Le géant américain General Electric est en discussion avec des investisseurs français pour leur céder une participation dans les activités éoliennes et hydroélectriques d’Alstom au cas où il parviendrait à acquérir la branche énergie de l’industriel français, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
“Des discussions sont en cours” avec “des investisseurs potentiels français”, a indiqué cette source à l’AFP, en précisant qu’elles portaient notamment sur la possible cession d’une “participation minoritaire”.
GE a proposé récemment au fabricant français de turbines électriques et de TGV d’acquérir pour 12,35 milliards d’euros sa branche énergie, également convoitée par l’allemand Siemens, mais le gouvernement lui a demandé d’améliorer cette offre qu’il juge insuffisante.
Selon Les Echos de vendredi dernier, qui citait une source gouvernementale, le gouvernement français souhaiterait que les activités d’éoliennes en mer soient récupérées par Areva en cas de succès de l’offre de GE.
Dans une lettre adressée fin avril au président François Hollande, le PDG de General Electric, Jeff Immelt, s’était dit prêt à “accueillir des investisseurs français” au capital de son activité hydroélectrique, et à “étudier toute proposition d’acquisition de la part d’investisseurs français pour les activités éolien onshore et offshore d’Alstom”.
L’entreprise américaine soulignait par ailleurs la complémentarité des activités et du positionnement géographique d’Alstom et de GE, qui compte 10.000 salariés dans l’Hexagone, contre 18.000 pour le groupe français. Elle s’est notamment engagée à localiser en France ses centres mondiaux pour ses activités turbine à vapeur, énergie hydraulique, éolien offshore et réseaux électriques.
Concernant Alstom Transport, l’activité sur laquelle l’industriel français voudrait se concentrer, GE avait dit avoir “décidé d’étudier avec Alstom la possibilité de créer une joint-venture avec l’activité mondiale de signalisation de GE”.
Cette offre a été accueillie favorablement par Alstom, même si le gouvernement a demandé au conglomérat américain de mettre aussi dans la balance d’autres activités de transport.
“Il y a dans le portefeuille de General Electric une activité signalisation qui mérite d’être examinée”, avait indiqué le PDG d’Alstom, Patrick Kron, lors de la présentation des résultats annuels de son groupe, le 7 mai.
“Nous allons évidemment discuter avec General Electric de ce qu’on peut faire ensemble dans ce domaine-là”, avait-t-il ajouté.
Le conseil d’administration d’Alstom s’est donné jusqu’à la fin mai pour étudier des offres de rachat de son pôle énergie, même s’il a déjà marqué sa préférence pour celle de GE.
Dans une proposition préliminaire, Siemens évalue à un montant compris entre 10,5 et 11 milliards d’euros le portefeuille énergie d’Alstom et propose de lui céder en plus la plupart de ses activités de transport, une option qui a les faveurs du ministre français de l’Economie Arnaud Montebourg.
Selon Les Echos, Siemens serait même prêt à de nouvelles concessions pour emporter la mise s’il venait à déposer une offre formelle, en apportant aussi au groupe français son activité de signalisation. Le conglomérat allemand n’a pas souhaité commenter cette information.