Suivre à la trace les avions pour éviter le drame du vol MH370

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à Montréal le 13 mai 2014, avec Nancy Graham (c) et Kevin Hiatt (Photo : Marc Braibant)

[13/05/2014 22:14:37] Montréal (AFP) Suivi par satellite, transmission automatique des données de vol, boîtes noires dans le “cloud”: l’Organisation de l’aviation civile internationale veut avoir les moyens de pister les avions pour éviter de les perdre comme le vol MH370 de la Malaysia Airlines.

En urgence, seul le suivi en permanence des appareils où qu’ils soient pourra être disponible pour toutes les compagnies aériennes “avant la fin de l’année”, a assuré mardi Nancy Graham, directrice du bureau de la navigation aérienne à l’OACI, lors d’une conférence de presse.

L’organisation, une émanation des Nations unies, et les compagnies aériennes regroupées au sein de l’Association internationale du transport aérien (IATA) ont décidé qu’un groupe de travail d’une vingtaine de membres devrait, avant la fin septembre, “donner des solutions” pour pister tous les avions dès leur envol.

La disparition le 8 mars du vol de la Malaysia Airlines, parti de Kuala Lumpur pour Pékin, avec 239 personnes à bord, a consistué pour les gouvernements et l’industrie un rappel à l’ordre sur la nécessité de mettre toutes les technologies au service de la sécurité.

“Quand le vol Air France 447 a été malheureusement perdu à l’été 2009, les circonstances ont alors été considérées trop rares pour que cela se reproduise. Quelque 5 ans et 150 millions de vols plus tard, l’aviation doit faire face la même situation”, a noté mardi le président du conseil de l’OACI, Olumuyiwa Benard Aliu. Ce dernier faisait référence à l’accident en juin 2009 d’un Airbus de la compagnie française assurant la liaison Rio de Janeiro-Paris et dont la disparition au beau milieu de l’Atlantique avait fait 228 victimes.

Les technologies existent, mais il faut maintenant faire en sorte que non seulement tous les avions soient équipés pour la transmission en permanence de leur position, mais aussi que toute la surface du globe terrestre soit couverte par des satellites pouvant transmettre cette position.

– Donner à l’OACI une solution technique –

Le groupe de travail va rassembler des représentants mandatés par les compagnies aériennes, les industriels spécialisés dans les satellites, les pilotes, la sécurité aérienne et aussi des experts techniques de l’OACI, a indiqué Kevin Hiatt, vice-président de l’IATA pour l’exploitation aérienne et la sécurité.

“Une première réunion est prévue dès le 10 juin et ils se réuniront chaque mois pour plusieurs jours jusqu’en septembre, et nous apporterons à l’OACI les solutions nécessaires”, a-t-il ajouté.

Les industriels et le transport aérien devront s’entendre sur “la solution technique qui sera la plus sensée pour le secteur aérien”, a-t-il dit. Un ensemble de moyens permet de suivre les vols commerciaux comme le suivi radar au sol, le positionnement par communications de signaux au sol et enfin l’EDSP, un procédé de signal numérique permettant de suivre automatiquement les avions grâce aux multiples satellites déjà déployés, a noté Kevin Hiatt.

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ération de recherche du vol MH370 de Malaysia airlines, le 11 avril 2014 (Photo : Richard Polden)

Si d’ici la fin de l’année une solution est préconisée, rien ne laisse penser que toutes les compagnies aériennes équiperont leur flotte même si le coût semble faible par rapport aux enjeux de sécurité.

L’OACI a abordé au cours de ses deux jours de réunions uniquement cette problématique du suivi et n’a pas traité d’un volet sans doute plus sensible pour les compagnies et leurs pilotes, celui de pouvoir récupérer tous les paramètres du vol et les enregistrements des conversations dans le cockpit d’un avion autrement qu’en ouvrant les boîtes noires.

Les industriels pourraient proposer des technologies pour faire une sauvegarde de ces paramètres et des conversations à distance par le biais de l’informatique dématérialisée (“cloud computing”) dès l’apparition d’un élément déclencheur, comme par exemple une déviation non autorisée du plan de vol.

Ces données pourraient être reçues automatiquement par la compagnie ou les autorités responsables du trafic aérien. Cela permettrait de retrouver rapidement une épave et d’obtenir des réponses sur les raisons d’un accident, permettant notamment aux proches des victimes de faire leur deuil.