En 2010, la Tunisie était classée 32ème parmi les sites les plus compétitifs économiquement parlant. Aujourd’hui, elle a reculé de 51 places. Devinez pourquoi? Parce que l’instabilité sociale, les revendications poussées à l’extrême, les surenchères entre différents syndicats et les cris de guerre des différents partis politiques incultes économiquement parlant.
Selon certains bruits qui courent, l’UGTT exigerait que les sociétés qui assurent les services portuaires cèdent les 30% de leur capital à l’Etat. Le but est prétendument de sécuriser les postes des employés alors que dans un pays qui se respecte avec des syndicats qui tiennent à la pérennisation de l’emploi et au développement du tissu économique, on protège bien évidemment les intérêts des travailleurs mais on les encourage également à être productifs pour que leurs entreprises soient plus compétitives, gagnent plus et satisfassent leurs revendications. Aujourd’hui, en Tunisie, la socialisation est en train d’être défendue bec et ongles par l’UGTT qui nage à contre courant et ce qu’il s’agisse de l’échelle régionale, (Algérie et Maroc) ou de celle internationale (Russie et Chine) pour ne citer que ces deux pays, berceaux du communisme et du socialisme.
Le PPP (Partenariat public-privé) serait le plus grand ennemi de la caste syndicale, plus soucieuse de garder main mise sur les opérateurs économiques privés et publics, que de préserver les équilibres fondamentaux du pays. « Je suis frappé par le fait que des gens, lesquels par leur valeurs personnelles ne valent rien ou pas grand-chose, sans grandes connaissances, sans maîtrise des enjeux économiques et presque dépourvus de savoir enchainent mandat sur mandat à l’UGTT. En fait, c’est ce qui leur permet de côtoyer les VIP et d’exister face à un leadership économique, social et politique de qualité du pays. Mais une fois dégommés de leurs postes par le biais des élections, ou arrivés à l’âge de la retraite, ils n’existent plus. Ce que fait aujourd’hui l’UGTT se discute, mais ne nous trompons pas d’adversaire, le plus grand danger pour la Tunisie aujourd’hui est le programme d’islamisation de l’Etat et du pays engagé par la Nahdha depuis le 14 janvier ». C’est l’opinion de Salah Zghidi, l’un des opposants politiques les plus virulents durant les ères Bourguiba et Ben Ali, syndicaliste avéré et aujourd’hui activiste dans la société civile. Il est vrai que nombreux sont les syndicalistes qui ont disparu de la scène publique après avoir quitté les bancs de l’UGTT. Mais depuis l’indépendance où militantisme politique et revendications syndicales servaient un seul dessein celui de libérer la Tunisie de l’occupant français, jamais politique et activisme syndicale ne se sont trouvés aussi liés l’un à l’autre. Un jeu d’intérêt et une querelle de leadership avec pour seule victime : la Tunisie.
Pour preuve : alors même que notre valeureux leadership universitaire soucieux du développement socio-économique, propose la candidature de l’UGTT au prix Nobel de la paix et sollicite le soutien de l’ancien Premier ministre néerlandais et président du Club de Madrid des anciens chefs d’Etats et de gouvernements, pour examiner sérieusement la proposition des doyens des facultés et des présidents des universités tunisiennes relative à l’attribution du prix Nobel de la paix 2014 à l’Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT), la Centrale syndicale, continue à s’acharner sur le tissu économique public et privé par des rafales revendicatrices à faire tomber par terre les grands industriels des Armes de destruction massive (ADM). Est-ce de l’ignorance ou de l’indifférence face à souffrance socio-économique de la Tunisie. S’acharner sur l’économie et les décideurs publics serait peut être le meilleur moyen de montrer que nous sommes maitres à bord…
Comment peut-on semer les graines de la guerre dans son propre pays et chercher la reconnaissance à l’international en tant que symbole de paix en ignorant sciemment le rôle des autres dans sa réalisation. Pour ce cas précis, il s’agit de l’aboutissement du processus du Dialogue national et de la composition du gouvernement Jomaâ dont le mérite de l’action ne revient pas uniquement à l’UGTT, mais à ses partenaires UTICA, Ligue tunisienne des Droits de l’Homme et Conseil de l’Ordre des Avocats. Aujourd’hui que ce processus doit être couronné par le dialogue économique national, nous devons, Tunisiens, outre l’ignorance et l’absence de vision de certains partis politiques supporter les caprices de la centrale ouvrière qui veut mener le jeu en choisissant ses propres règles, celles qui devraient l’imposer en tant que maîtresse de la Tunisie.
Un exemple honteux : celui des sapeurs pompiers de l’aéroport d’Enfidha !
En pleine saison touristique et outre les élucubrations de constituants populistes propagandistes, l’un des secteurs les plus porteurs en devises vient de prendre un nouveau coup : celui de la grève enclenchée par les sapeurs pompiers de l’aéroport d’Enfidha. Parmi leurs revendications, mises à part celles de diminuer le nombre d’heure de travail de 48h par semaine à 40 heures, ils exigent de bénéficier de la même prime que le personnel au sol de l’aéroport! « Ainsi, ces sapeurs pompiers veulent être rémunérés non pas par rapport à leur profession et à leur corps de métier, mais compte tenu du lieu de leur affectation (l’aéroport) » déclare un observateur pétrifié de la scène économique tunisienne. A ce train là, les policiers pourraient réclamer les mêmes avantages et peut être que les infirmières ou infirmiers accompagnant les chirurgiens dans la salle d’opération pourraient en profiter. Nous pourrions les appeler « les primes de l’unité du sol »…Généralisons ce principe à toutes la Tunisie, toutes les disciplines et tous les acteurs publics et privés du pays et voyons ensuite ce qui arriverait au pays. Que dire de plus : c’est Kafkaïen !
Est-ce le fait de ne pas avoir beaucoup d’incendies à éteindre qui a soufflé cette idée lumineuse chez les libres penseurs des sapeurs pompiers de l’OACA ? Ou le fait de devoir endurer un travail de par trop ardu ! Est-ce ainsi qu’on exprime son patriotisme en plein débat sur le déficit budgétaire et la réduction des dépenses publiques ? Ces individus qui exigent par la voix du maître UGTT, la nécessité de ne pas dépasser les 40 heures sans par ailleurs parler de productivité, semblent plus intéressés par « la mise en difficultés de l’opérateur privé TAV (pour rappeler qu’il ne faut pas toucher au public et ne plus en rêver, donner un nouvel avertissement au gouvernement (qui vient s’ajouter à ceux de la semaine dernière ) ou peut être tout simplement saboter la saison touristique en provocant le raz-le-bol des TO. La grève du dimanche 11 mai 2014, a entraîné la déviation de 73 vols, vers l’Aéroport international Habib Bourguiba de Monastir à cause de la fermeture de l’aéroport.
Selon les déclarations à la TAP du directeur général de l’Aéroport Enfidha «14 mille passagers ont été concernés par ce changement d’itinéraire. La TAV sera tenue d’indemniser les voyageurs pour les retards occasionnés sans oublier que la grève en question aura de graves retombées sur la saison touristique car il y aurait de fortes chances pour que les opérateurs et les compagnies aériennes internationales déclarent leurs intentions d’annuler leurs vols à destination de la Tunisie »
Le secrétaire général de l’Union régionale du travail à Sousse, n’en a cure, pour lui, la grève des sapeurs-pompiers, laquelle du reste a été suspendue, avait annoncé qu’elle se poursuivrait durant les quatre prochains jours pour réclamer la réduction des horaires de travail, de 48 à 40 heures par semaine, conformément au Code du travail. Concomitamment à cela, Belgacem El Ayari, membre du Bureau exécutif de l’UGTT chargé du secteur privé, militerait pour sa part pour que « conformément aussi au code de travail, on diminue les heures de travail des employés dans le secteurs de gardiennage à moins de 50 heures. Sachant que dans les pays développés, la moyenne est de 50 heures et ceux en sous développement, elle est de 60 heures. Avec une différence, que pour arriver là où ils sont maintenant, les pays développés, ont dû se saigner et saigner leurs peuples à blanc par force de travail. Chez eux, les revendications s’expriment après les réalisations, chez nous grâce aux illuminés ugettetistes, gauchistes et populistes des partis d’extrême droite et des faux socialistes, elles s’expriment trop prématurément. Résultat, lorsque nous ne produisons pas, nous ne créons pas, lorsque nous ne créons pas de richesses, nous n’avons rien à distribuer et non plus des travailleurs à payer. Notre plus grande machine sera celle à produire les chômeurs…
L’UGTT briguerait-elle la présidence ? Gouverner le pays ou défendre les droits des travailleurs auquel cas, il serait judicieux de préserver le tissu économique public ou privé pour avoir des travailleurs à défendre…Pire, en fragilisant encore plus l’économie, est-elle consciente qu’elle facilite le travail de ceux qui ont depuis 3 ans commencé à déstructurer Etat et économie pour créer le chaos et réaliser leur agenda de création du 6ème Khalifat ?
Nous l’avons déjà dit, si l’économie s’effondre, tout s’effondre avec et dans ce cas, chercher la récompense d’un Nobel pour une paix fictive ou calculée ne serviront à rien.
A bon entendeur…