En Tunisie, le secteur de l’assurance-vie ne représente que 15% du chiffre d’affaires du secteur de l’assurance, contre 70% dans des pays comme la France, le Canada ou les Etats-Unis, a déclaré, mardi 13 mai, Lasaad Zarrouk, PDG de la Société tunisienne d’assurance et de réassurance (STAR).
«Ce taux confirme que la Tunisie n’a pas encore atteint le niveau requis en matière de renforcement de l’épargne à long terme qui est l’assurance-vie», a indiqué le responsable, lors d’une rencontre sur le thème «l’assurance au service de la croissance économique», organisée par la STAR et son partenaire stratégique français, Groupama (qui détient, depuis 2008, 35% du capital et des droits de vote de la STAR).
L’épargne à long terme (couvrant entre 30 et 40 ans) représente une opportunité pour les sociétés d’assurance tunisiennes de constituer d’importantes resserves financières leur permettant de s’introduire en bourse et de financer plusieurs entreprises économiques et partant, de réduire le recours à l’endettement bancaire
M. Zarrouk a souligné, dans ce contexte, la nécessité de promouvoir le secteur de l’assurance en Tunisie, à travers l’amélioration de la qualité des services offerts dans ce domaine, la réponse aux attentes de la clientèle, l’utilisation des technologies modernes de la communication par le client, l’amélioration des mécanismes de dédommagement et l’instauration de la transparence au sein de l’entreprise afin de donner une information fiable au client, l’objectif étant d’acquérir sa confiance.
Le PDG de Groupama, Thierry Martel, a fait savoir, de son côté, que le secteur de l’assurance occupe une place stratégique en France quant au développement des différents domaines économiques, sociaux et financiers, outre la création de nombre d’emplois dans le pays, sachant qu’il génère annuellement 12 mille nouveaux emplois.
La France occupe ainsi la 8ème place en matière d’assurance au plan mondial et le premier rang s’agissant de l’assurance agricole également à l’échelle internationale.
M. Martel a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de revoir et d’actualiser le cadre juridique relatif au secteur de l’assurance en Tunisie.
Il y a en effet lieu, a-t-il dit, d’améliorer son rendement (assurance) et sa contribution à l’offre de services contre les risques, outre la création de nouveaux postes d’emplois et la dynamisation de l’activité économique dans le pays.
Selon M. Martel, la réalisation d’indicateurs positifs dans le secteur de l’assurance, et notamment l’assurance vie, nécessite l’amélioration de la formation des agents et le développement des produits présentés.
Il s’agit également de regagner la confiance des assurés et de garantir l’établissement de relations de partenariat entre les sociétés d’assurances nationales et étrangères.
Le président du Comité général des assurances (CGA), Hafedh Gharbi, a, pour sa part, fait savoir que le CGA œuvre actuellement à l’élaboration d’un programme quinquennal (2015/2019) fixant les priorités du secteur.
Ce programme permettra également d’appuyer les sociétés d’assurances qui ne respectent pas les normes de gestion des risques, en vue d’améliorer la qualité des services et de diversifier les produits.
M. Gharbi souligne la nécessité de restructurer la FTUSA (Fédération tunisienne des sociétés d’assurance) afin de moderniser les sociétés d’assurances et de renforcer la confiance du client.