Des plaquettes de Mediator (Photo : Fred Tanneau) |
[14/05/2014 20:54:06] Paris (AFP) Le nouveau président du groupe pharmaceutique Servier, Olivier Laureau, veut faire de la recherche de médicaments innovants l’une de ses priorités stratégiques avec l’objectif de lancer un nouveau produit tous les deux ans à l’horizon 2020.
M. Laureau veut aussi redonner au groupe “un niveau de croissance rentable dans l’ensemble du monde” et “consolider et développer” l’activité des médicaments génériques et biosimilaires, a-t-il expliqué mercredi lors d’une rencontre avec des journalistes.
Le nouveau patron de Servier avait présenté la veille devant les collaborateurs du groupe ses orientations stratégiques et notamment ses trois grandes priorités, au lendemain de la cérémonie d’hommage lundi à Orléans au fondateur du groupe Jacques Servier décédé le 16 avril.
Olivier Laureau entend désormais communiquer davantage, jugeant que le groupe avait “peut-être pâti un petit peu, injustement” d’un certain manque de communication.
Le laboratoire Servier, a-t-il expliqué, dispose de plusieurs atouts: il est présent dans différentes aires thérapeutiques, il est très diversifié à l’international où il réalise plus de 80% de son chiffre d’affaires, et il s’appuie sur deux métiers, les médicaments de marque et les génériques.
Jacques Servier, fondateur des laboratoires Servier, le 21 mai 2013 au Palais de justice de Nanterre (Photo : Lionel Bonaventure) |
En outre, le groupe n’est pas coté et sa structure juridique chapeautée par une fondation lui “permet de s’inscrire dans le temps et d’être indépendant des marchés”, souligne-t-il.
– Un produit tous les deux ans en 2020 –
La première priorité sera de “continuer à investir dans la recherche de produits innovants” et “de manière significative”. Le groupe consacre environ 25% de son chiffre d’affaires à la R&D.
“A partir de 2020, il faut que nous lancions un produit tous les deux ans”, a déclaré M. Laureau.
Auparavant, Servier prévoit de mettre sur le marché, dans les trois-quatre années à venir, des associations de médicaments. En oncologie, le lancement d’un anticorps monoclonal est prévu à partir de 2017-2018. Quatre autres produits doivent suivre jusqu’à 2020.
M. Laureau exprime la préoccupation de “construire en permanence” l’avenir, en particulier en s’assurant que le groupe continuera à disposer des moyens financiers pour des cycles de développement de produits, souvent de dix à quinze ans dans l’industrie pharmaceutique.
Ce sera sa deuxième priorité, et il entend donc “suivre de très près l’ensemble (des) filiales” du groupe, pour “assurer leur rentabilité”.
Les filiales hors d’Europe se développent avec des croissance à deux chiffres en Russie, au Brésil, en Chine, mais l’Europe est dans une situation “plus contrainte” compte tenu des politiques de maîtrise des dépenses de santé.
M. Laureau est notamment “vigilant” sur l’Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal, Grèce), tout en de disant “confiant” pour ces pays, en prévision de l’arrivée des anti-cancéreux en 2017-2018.
Dans les pays “moins rentables”, le groupe va “mettre en place des relais de croissance”, avec des prises de licences, du “co-marketing” de produits et avec le développement des médicaments génériques de ses deux filiales Biogaran et Egis.
– Consolider les génériques –
Le groupe s’attend à être “impacté par les taux de changes” cette année, alors que les volumes de vente devraient continuer à croître, a par ailleurs précisé M. Laureau. Lors de l’exercice précédent (clos fin septembre), le chiffre d’affaires de Servier s’était accru de 6% à 4,2 milliards d’euros. La France était en repli d’environ 8%.
Le troisième axe stratégique sera “de consolider et de développer notre activité dans le domaine du générique et du biosimilaire”, a ajouté le président du groupe.
Servier va “renforcer la présence géographique” de ses deux marques de génériques. Biogaran est actuellement en France et au Brésil, alors qu’Egis est présent en Europe de l’Est et au Vietnam.
Le groupe travaille sur un plan d’implantation de ses génériques dans de nouveaux pays, et veut dégager “beaucoup plus de synergies sur le plan opérationnel” entre les deux sociétés et avec le groupe.