Les progrès politiques réalisés en Tunisie ont eu un impact positif sur les perspectives économiques, et la croissance devrait atteindre 3,4% en 2014 et 4,7% en 2015. C’est en tout en cas ce qu’on lit sur le dernier rapport économique de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), rapport intitulé «la lente reprise économique dans la partie méridionale et orientale du Bassin méditerranéen/région SEMED/». Mais le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa, pense que la Tunisie ne pourra pas réaliser plus que 2,8% de taux de croissance en 2014.
La BERD rappelle qu’«en Tunisie, les manifestations de grande ampleur ainsi que la détérioration des conditions de sécurité et la crise politique ont eu un impact négatif sur l’économie en 2013, où la croissance a atteint 2,7%». Cependant, les améliorations dans la zone euro devraient apporter un soutien à la Tunisie et au Maroc, «deux pays étroitement liés aux économies de la partie méridionale de la zone euro».
Pour le Maroc, le rapport prévoit une croissance de 4,2% en 2014 et de 5% en 2015 car le secteur non agricole pourrait profiter de la reprise prévue dans la zone euro.
Le rapport souligne que la reprise économique dans la région SEMED a été lente en raison d’une combinaison de pressions nationales et externes, telles que l’arrêt des réformes et les conditions de sécurité incertaines en Egypte et l’impact des tensions régionales en Jordanie.
Les quatre pays de la partie méridionale et orientale du Bassin méditerranéen où la BERD investit (Maroc, Tunisie Egypte, Jordanie) ne devraient pas être particulièrement affectés par les événements entourant la crise en Russie et en Ukraine, souligne la BERD.
«Cependant, toute réduction des exportations de blé et de céréales en provenance d’Ukraine pourrait faire augmenter les prix en Egypte, un grand importateur de ces produits», relève le document, ajoutant que «le soutien financier apporté par les pays du Golfe a aplani les difficultés financières immédiates en Egypte, mais la situation macroéconomique sous-jacente continue de s’aggraver».
Le déficit budgétaire demeure important et ne cesse d’augmenter et l’économie égyptienne devrait bénéficier d’une croissance de 2,5% en 2014 et de 3% en 2015. En 2013, le taux de croissance avait atteint 2,2%, rappelle le document.
Pour la Jordanie, le produit intérieur brut (PIB) devrait se redresser graduellement à court terme, et le taux de croissance devrait atteindre 3,4% en 2014 et 4,1% en 2015, prévoit le rapport.