Sous couvert de politique, le dialogue économique prévu fin mai 2014 n’a d’autre but que d’entériner des mesures graves dictées par les institutions financières internationales. C’est ce que pense le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, qui met en garde contre le risque d’une explosion sociale. «Le gouvernement envisage une augmentation des prix des denrées alimentaires de base, ce qui risque de grever davantage le budget du citoyen», a-t-il déclaré, jeudi 15 mai, à l’issue de la réunion des secrétaires généraux du Front.
Selon lui, il s’agirait d’une augmentation du prix du gros pain de 20 millimes, de la baguette de 10 millimes, du kilo de semoule de 30 millimes, de pates de 60 millimes, de couscous de 160 millimes, du litre d’huile végétale de 100 millimes et autant pour le kilo de sucre.
Hammami a taxé certains partis «d’hypocrisie politique», car, a-t-il dit, ces partis critiquent explicitement la levée de la subvention et l’encouragent implicitement. Il a qualifié «d’échec» la conférence de presse tenue la veille par le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, soulignant que cette conférence n’a pas répondu aux questions brûlantes ni aux attentes du citoyen.
«Le gouvernement Jomaa n’a pas fourni suffisamment d’effort en ce qui concerne la révision des nominations et l’identification des commanditaires des assassinats politiques», a-t-il regretté, accusant le gouvernement de négliger les questions de la neutralité des mosquées et de la dissolution des Ligues dites de protection de la révolution.
Il a affirmé que le Front populaire tiendra bientôt une conférence de presse pour présenter sa position définitive concernant le dialogue économique.