L’étude comparative menée par l’Institut national de la consommation (INC) sur douze références laitières commercialisées en Tunisie montre que la qualité générale du lait est satisfaisante. Les analyses comparatives relèvent l’absence de métaux lourds, d’aflatoxines M1 (toxine chimique secrétée par des champignons, le groupe M1 se trouvant essentiellement dans le lait) et de PCB (polychlorobiphényle), substances toxiques classées comme cancérigène probable ou certain, selon le composé en question, précise l’étude publiée, jeudi sur le site de l’INC.
Tarek Ben Jazia, directeur des études, des recherches et des études comparatives à l’INC, a déclaré à l’agence TAP que les analyses effectuées par l’INC, les premières en Tunisie, dans le monde arabe et en Afrique, ont été réalisées avec un très grand niveau de professionnalisme afin de garantir les droits du consommateur et des professionnels.
L’analyse est basée sur une comparaison entre un groupe de références commerciales produisant le même produit, souligne M. Ben Jazia qui ajoute que l’objectif recherché est de fournir une information scientifique sur laquelle le consommateur se basera pour choisir son produit.
Le classement général, tous critères confondus, révèle que la marque «Candia Grand lait stérilisé UHT», unité de Sidi Bou Ali (Sousse) arrive en première position avec 14,5 points sur 20, suivie de «Vitalait stérilisé UHT» (gouvernorat de Mahdia) avec 14 points, «Délice stérilisé UHT» (Centrale du Cap Bon) arrive en troisième position et accapare 60% de parts de marché.
La marque «Berti», importée de Slovénie, pendant la basse lactation de la saison 2012-2013, arrive en quatrième position. Elle a été pourtant boycottée à une grande échelle par le consommateur tunisien, suite à une rumeur prétendant sa contamination par une substance nocive.
Pour ce premier essai de l’INC, l’opération a porté sur des aspects importants, tels que le profil sensoriel, la qualité d’usage et surtout les aspects que le consommateur ordinaire ne peut évaluer par lui-même, à savoir: la densité, les protéines, les matières grasses, la quantité d’eau ajoutée…, affirmé M. Ben Jazia.
Il indiquera par la suite que la réalisation de ces analyses qui ont duré 9 mois (de juillet 2013 à avril 2014) n’est pas seulement une opération de contrôle de la qualité du produit ou de sa conformité aux normes et ne vise pas à nuire à la réputation de l’usine en question, mais elle ambitionne d’analyser le rendement du produit et son niveau de réponse aux besoins du consommateur.
Cette étude constitue, en outre, une incitation pour améliorer la qualité et développer la concurrence entre les entreprises à l’intérieur et à l’extérieur du pays, a avancé Ben Jazia.
L’INC appelle toutes les parties intervenantes à accorder davantage d’intérêt au système de production de lait (avant la transformation et la phase de traitement), a-t-il précisé, mettant notamment l’accent sur l’importance de l’alimentation des bovins et le développement des moyens de traite des vaches, outre la promotion de la collecte et du transport du lait.
Le volume de la consommation nationale de lait est estimé à environ un million de litres par jour, sans compter les dérivés de lait et les quantités de lait crus écoulées directement du producteur au consommateur (chaque individu consomme environ 112 litres de lait par an).